L’Orford Express reprend les rails à Magog

TOURISME. Il n’est plus question de céder l’Orford Express à la Ville de Sherbrooke. Le nouveau délai d’au moins trois mois, demandé par la Ville, a fait en sorte le projet a avorté. Le train touristique reprendra plutôt du service en mai 2016, à Magog.

Par Maryse Mathieu

C’est essentiellement le temps qui a pesé dans la balance. Après une saison ratée en raison de l’incendie d’un wagon l’an dernier, il n’était pas envisageable de compromettre également la saison 2016. D’autant plus que la restauration du wagon est presque terminée, après avoir englouti 2 M $, bien que l’assureur ait payé 1 M $. «On a toujours dit que ce n’était pas possible d’attendre à l’automne», soutient Annie Brunelle, directrice générale adjointe d’Escapades Memphrémagog, signalant que les billets pour 2016 doivent être mis en vente maintenant pour rejoindre les groupes qui planifient leurs sorties à l’avance.

Selon elle, la demande pour monter à bord du train est toujours présente, dont les passagers qui avaient choisi de ne pas se faire rembourser pour plutôt attendre un prochain embarquement, à la suite de l’incendie de 2014.

Plan de trois ans

Escapades Memphrémagog a décidé de relancer son train touristique selon un plan de trois ans, avec ses 200 départs habituels par saison, dès l’an prochain. «Trois ans, c’est même audacieux, car on ne connaît pas l’économie. Mais les finances de l’Orford Express vont très bien. On prend un engagement pour que les gens ne pensent pas qu’au premier venu, on va le vendre ou le donner, après ce qui s’est passé», mentionne Mme Brunelle qui croit fortement que le train sera là encore pour au moins quatre ou cinq ans.

Un wagon supplémentaire

Dans le plan triennal, il est prévu d’acheter un wagon plus luxueux. «Il n’est pas exclu que ce soit une voiture plus lounge, style salon, avec un bar, projette Mme Brunelle. Mais on veut rester dans les années 1950.»

Quant à la voie d’évitement exigée à Magog, Mme Brunelle insiste sur le fait que le projet est entièrement payé par Escapades Memphrémagog. «On ne peut pas rester sur les rails 24 h sur 24 et on ne veut pas envoyer nos gens coucher à Sherbrooke», ajoute-t-elle. La mairesse de Magog, Vicki May Hamm, note un délai de près de six mois pour le processus, puisque le dézonage du terrain nécessitera une consultation publique. Elle se réjouit cependant que le train touristique demeure dans la région, apportant son lot de retombées. Même réaction prévisible chez le directeur général de Tourisme Cantons-de-l’Est, Alain Larouche, qui se dit heureux de savoir que de nouveaux trajets sont envisagés à Bromont et Lac-Mégantic, notamment. «C’est un produit d’appel reconnu. Trois ans, ça donne le temps de réfléchir. Je suis confiant», lance-t-il en n’oubliant pas de souligner que l’état des rails s’améliore sur le réseau ferroviaire.