Le plus grand défi de Lina Courtois: contrôler son taux de sucre

NAGE. Dire que Lina Courtois n’a peur de rien est un euphémisme. À 66 ans, la nageuse de Sainte-Catherine-de-Hatley s’apprête à participer à ses troisièmes Championnats du monde des maîtres, et ce, malgré le diabète.

Au moment où vous lirez ces lignes, l’athlète vétéran sera dans la région de Budapest, là où se déroulent les Mondiaux du 10 au 20 août.

En Hongrie, elle prendra part à six épreuves, dont la première en eau libre ce jeudi, un 3 km dans le lac Balaton.

S’il y a une épreuve qui la rend fébrile, c’est bien ce 3 km. Non seulement à cause de la distance, mais parce que son corps devra afficher un taux de sucre adéquat pour lui permettre de compléter l’épreuve. «Avant de me lancer à l’eau, je dois présenter une certaine glycémie afin de ne pas terminer en hypoglycémie. Je suis toutefois très confiante de réussir. Depuis le mois de mai, je m’entraîne dans le lac Massawippi et je sais comment mon corps va réagir», a-t-elle expliqué.

En 2014, lors des Championnats mondiaux à Montréal, Lina Courtois avait été écartée du 3 km en eau libre en raison de son état de santé. «J’avais joué franc-jeu avec les organisateurs en leur mentionnant que si je levais le bras durant la course, c’est parce que j’avais besoin de sucre. Mais, au lieu de me permettre de m’alimenter, ils m’avaient plutôt empêchée de prendre le départ. Cette situation m’a beaucoup choquée et j’ai tout fait pour que ça ne se reproduise plus. Je suis même devenue présidente de Diabète Estrie pour faire valoir les droits des personnes diabétiques», relate-t-elle.

Une saison mémorable

Adepte de la natation durant sa jeunesse, Lina Courtois a renoué avec la piscine et l’eau libre il y a neuf ans, malgré la cinquantaine bien amorcée.

Entre son retour à la compétition et sa qualification pour Budapest, le diabète s’est manifesté, elle a soigné un cancer et deux hernies discales, et elle a pris part à deux Championnats mondiaux des maîtres (Italie en 2012 et Montréal en 2014).

La saison 2017 s’annonce toutefois plus mémorable, elle qui a décroché 13 podiums en 14 courses lors des championnats provinciaux et canadiens, dans la catégorie des 65-69 ans. «C’est vraiment ma meilleure année en carrière, reconnaît-elle. Je devais réussir certains chronos pour me qualifier pour les Mondiaux et j’ai atteint tous mes objectifs. Je me suis même permis de sortir de ma zone de confort en m’inscrivant à deux nouvelles épreuves à Budapest, soit le 200 mètres QNI (quatre nages individuelles) et le 100 mètres papillon», indique celle qui est conseillère municipale à Sainte-Catherine-de-Hatley.

«Je ne suis peut-être pas aussi rapide que les jeunes, mais j’ai encore beaucoup de plaisir à m’entraîner et faire des compétitions. C’est bénéfique autant pour ma santé physique que morale. D’ailleurs, mes collègues au conseil municipal trouvent parfois que j’ai un peu trop d’énergie», lance-t-elle en riant.