La Ruche soufflera 40 chandelles en 2014

Même si l’enseignement de certains métiers a commencé au cours de l’hiver précédent, c’est au mois de septembre 1974 que la polyvalente La Ruche prend véritablement son envol. Jamais rentrée scolaire n’aura suscité autant d’intérêt à Magog.

Rejeton de la réforme de l’éducation qui fut un des piliers de la Révolution tranquille, La Ruche, où l’on retrouve des étudiants du cours général et professionnel, est une imposante structure de 233 000 pieds carrés érigée dans la partie nord de la ville, sur l’ancienne terre de Jack Horan.

Des gymnases à la cafétéria, de la place publique aux ateliers de métiers et aux 34 classes que compte l’institution : tout semble immense, démesuré, à l’image des rêves que le Québec entretient pour sa jeunesse. Comme le constate la population lors d’une journée portes ouvertes qui a lieu le 20 octobre 1974, lendemain de l’inauguration officielle, il faut presque un plan pour s’y retrouver.

En tout, plus de 1650 élèves, de secondaire II à V, sont de la rentrée. Pour encadrer cette masse remuante, on mise sur une jeune équipe de direction – Ernest Bélanger, Bernard Francoeur, Onil Boilard, Jean-Louis Caplette – et une centaine de professeurs et de membres du personnel de soutien, la plupart provenant des collèges Saint-Patrice et Sainte-Marguerite où l’on dispensait l’enseignement secondaire. C’est d’ailleurs au Collège Sainte-Marguerite que se retrouvent les étudiants de secondaire I lors de la rentrée 1974.

Cette année pionnière revêt un caractère particulier. La fébrilité des grands débuts règne. Le 11 septembre, 650 parents se déplacent pour élire le premier Comité d’école. Le 20, une foule envahit les gymnases pour une démonstration de l’équipe nationale masculine de volley-ball au sein de laquelle s’illustre le Magogois Pierre Bélanger. Il y aura ensuite le carnaval étudiant, le English Day, la semaine des arts et quoi encore.

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis. Le tapis mauve de la place publique a été remplacé depuis belle lurette. Le spacieux local 2000, où l’on donnait l’enseignement modulaire en mathématiques, a été subdivisé en classes de dimensions normales. Les enseignants du temps ont quitté leurs fonctions et les finissants de la cuvée 1975 ont, eux aussi, déjà fait un bon bout de chemin dans leurs vies d’adultes.

Quarante ans après sa fondation, La Ruche demeure une référence incontournable pour des milliers de Magogois et de gens de la région qui l’ont fréquentée. Aussi, c’est avec le cœur à la fête – et un brin de nostalgie ! – que des anciens prévoient commémorer cette année du quarantième.

L’occasion sera belle de renouer avec le passé, certes, mais aussi de célébrer l’avenir, notamment pour ceux qui n’ont pas encore vu les installations sportives et les rénovations intérieures qui font maintenant partie du quotidien de la génération montante.

Serge Gaudreau