La folie du Pickleball s’étend à Magog

TOURNOI.Le Pickleball est un sport en émergence au Québec et cette popularité s’est manifestée concrètement, samedi dernier au Centre sportif de La Ruche, alors qu’on y a accueilli plus de 200 joueurs pour un tournoi de niveau provincial.

Il s’agissait du premier tournoi provincial à être présenté hors de la grande région de Montréal, mais surtout, le plus populaire pour une compétition d’une journée seulement.

«Quand les tournois se déroulent sur deux jours, on peut présenter des matches en simple, alors qu’aujourd’hui (samedi), c’est uniquement du double. On se demandait un peu si les joueurs allaient se déplacer pour un tournoi en région, et la réponse est assez claire. On a même refusé des inscriptions, faute de places», indique l’un des membres du comité organisateur et président du Club de Pickleball La Ruche-Magog, Pierre Gauthier.

Lui-même un compétiteur de haut niveau, malgré ses 71 ans, M. Gauthier est un habitué des podiums, bien qu’il doive parfois jouer contre des joueurs beaucoup plus jeunes. «Je pourrais m’inscrire dans ma tranche d’âge, mais je préfère évoluer dans la catégorie Open (tous les âges). Je suis très compétitif… mais je perds toujours avec le sourire», prend-il soin de préciser.

Une immense table de ping-pong

Ancien joueur de ping-pong et ex-enseignant dans une école secondaire à Windsor, Pierre Gauthier a toujours aimé les sports de raquette. «Au Pickleball, j’ai l’impression de me retrouver sur une grande surface de ping-pong, mais en jouant les deux pieds sur la table.»

Entiché par ce nouveau sport, il a commencé à organiser des rencontres en région il y a deux ans, avant de fonder cette année le Club de Pickleball La Ruche-Magog.

Son regroupement compte déjà une centaine de joueurs et des matches ont lieu en soirée la semaine, ainsi que le samedi avant-midi.  «On affiche complet dans toutes nos plages horaires. Le samedi, nous sommes 40 joueurs. On a dû ouvrir un autre groupe le lundi soir pour répondre à la demande. C’est le seul moment où il reste encore des places et ça s’adresse principalement aux débutants», mentionne M. Gauthier.

Partout au Québec

Si le Pickleball est populaire à Magog, il en va de même dans plusieurs autres régions du Québec.

 «C’est le sport qui est le plus en progression chez nous. Pour l’instant, ce sont en majorité des personnes un peu plus âgées qui le pratiquent. Mais lorsque les jeunes décideront vraiment de s’y intéresser, le nombre de participants va exploser», estime Alain Bourassa, représentant de la compagnie Onix, un important fabricant de raquettes.

«Le Pickleball est un sport récent chez nous, mais il est implanté aux États-Unis depuis plusieurs années déjà. À Orlando (Floride) par exemple, on retrouve des colonies de 100 terrains. C’est un sport très accessible qui demande peu de coûts (une bonne raquette tourne autour de 120 $) et qui peut se disputer en toutes saisons. Il suffit d’avoir un filet et une surface de la même grandeur qu’un terrain de badminton. On peut même rentrer quatre terrains sur un court de tennis», fait-il valoir.

Président et directeur général de la Fédération de Pickleball du Québec, Marcel Lemieux s’attend également à voir la progression se poursuivre. «En l’espace d’un an, nous avons triplé nos effectifs pour nous retrouver à 2000 membres. Si l’on compte tous ceux qui ne sont pas fédérés, il doit certainement y avoir plus de 5000 joueurs au Québec. Et ça ne risque pas de diminuer», estime-t-il.

Le club local sur le podium

Une quinzaine de membres du Club de Pickleball La Ruche-Magog ont profité de ce premier tournoi estrien pour accéder au podium de leur catégorie en double.

Josée Dézainde s’est notamment signalée en décrochant la médaille d’or en double mixte 4.0 (avec Frédéric Daigle) et la médaille d’argent en double féminin 3.5 (avec Geneviève Lagacé).

Gilles Durand et Julien Champigny ont également remporté l’or en catégorie hommes 4.0, tout comme Gérard Champigny (qui faisait équipe Sylvain Lemaire) dans la catégorie 3.5.

Parmi les autres médaillés «locaux», on retrouve Réjean Desnoyers,Marie-Pierregau Desnoyers ,Pierre Gauthier, Jonathan Harnois-Poirier, Pierrette Beaulieu, Maxime Richard, Diane Marchand et Jacinthe Loiselle, tout comme Russel Couture et Claude Lebouc, du Club Eastman.

Balle trouée

Amalgame de plusieurs sports de raquette, le Pickleball se dispute sur la même superficie qu’un terrain de badminton, mais avec un filet de la même hauteur qu’au tennis.

Les joueurs utilisent une raquette à fond plat (graphite, composite ou autre) et une balle trouée en plastique.

En raison de différentes règles, dont l’interdiction de frapper la balle tout près du  filet, la stratégie et la finesse sont tout aussi importantes que la rapidité.

Notons aussi que le calibre des joueurs est évalué selon une cote de 3.0 (la plus basse) à 4.5. pour déterminer les catégories en tournoi.