Il y a 15 ans, Mylène Benoît écrivait une page d’histoire dans la Ligue midget AAA

En septembre 2001, la Magogoise Mylène Benoît écrivait une page d’histoire du hockey québécois en devenant la première femme à occuper un poste d’entraîneur-adjoint pour une équipe de la Ligue de hockey midget AAA du Québec.

Embauchée par les Cantonniers de Magog pour seconder l’entraîneur-chef Judes Vallée, l’ancienne gardienne de but s’amenait derrière le banc avec une expérience modeste, mais beaucoup de volonté.

«Mon expérience officielle se limitait à une année comme adjointe avec une équipe bantam BB. Par contre, durant mon stage au hockey collégial, j’ai eu la chance d’apprendre beaucoup en côtoyant des entraîneurs d’expérience, dont Gérard Gagnon», explique-t-elle.

Mine de rien, Mylène Benoît est probablement l’entraîneur-adjoint ayant cumulé le plus de saisons derrière le banc des Cantonniers. Son expérience s’est terminée en 2013 seulement, lorsqu’elle a accepté un poste d’entraîneur pour le programme de hockey à l’école secondaire de La Ruche. «Mis à part mes deux premières années avec Judes Vallée, j’ai presque toujours travaillé avec Martin Bernard. J’ai seulement pris une pause de quelques années (entre 2004 et 2007) afin d’effectuer un retour aux études», a précisé cette passionnée de hockey.

Étrangement, l’arrivée de Mylène Benoît avec les Cantonniers n’aura pas nécessairement ouvert des portes au sein des autres équipes québécoises de hockey élite. «À ma connaissance, il n’y a pas eu d’autres femmes dans la Ligue midget AAA. Par contre, plusieurs femmes ont opté pour le hockey féminin qui s’est passablement développé au cours des dernières années. On n’a qu’à penser à Caroline Ouellette, dans la région de Montréal, ou encore Sarah Vaillancourt avec le Collège de Stanstead», a-t-elle fait remarquer.

 

– Durant votre carrière sportive, avez-vous dû surmonter des obstacles parce que vous êtes une femme?

Pendant que je jouais, les choses se sont toujours bien passées avec les gens, les coéquipiers. Mais évidemment, il faut prouver qu’on mérite notre place. À cet effet, il faut parfois en faire un peu plus.

Pour le coaching, au niveau où j’étais, c’est déjà pas facile pour un homme, alors évidemment qu’il faut faire ses preuves et démontrer qu’on sait de quoi on parle. Cependant, avec un peu de temps, la confiance s’installe et pour la communication avec les joueurs, c’est même plus facile peut-être. Les jeunes se sentent moins «menacés», ils s’ouvrent plus facilement.

 

 

Selon vous, pourquoi, à l’exception des Jeux olympiques, le sport féminin occupe si peu de place dans l’espace public? 

Je sais que de nombreuses femmes s’impliquent à plusieurs niveau afin de promouvoir le hockey féminin, mais ce n’est pas facile de changer les mentalités. Peut-être parce que le hockey est notre sport national et que plusieurs hommes le pratiquent et plusieurs même à un niveau élevé. Alors le «gap» est moins grand avec, par exemple, les joueuses de niveau professionnel féminin. En opposition avec le tennis ou le soccer, par exemple, où peu de gens ont le niveau des joueuses professionnelles… Je pense qu’avec le temps, les choses vont changer; on le souhaite.

 

Quel conseil donneriez-vous à une jeune fille qui débute dans le sport?

Comme pour un garçon, il faut «aimer la game», vouloir apprendre, s’amuser, travailler fort et ne pas être «soft».