Employé du textile et photographe
La Société d’histoire de Magog vient de recevoir de madame Claire Roberts (1925-), de Warwick, Rhode Island, une importante collection de photographies de la Dominion Textile, œuvres du photographe George Abbott, réalisées entre 1930 et 1954. C’est grâce à la vigilance de Raymond McKelvey que ces photos sont parvenues à la Société d’histoire de Magog. Sans son intervention, elles auraient été perdues à tout jamais.
George A. W. Abbott est né le 11 octobre 1901 à Withington, Lancashire, en Angleterre dans la banlieue de Manchester. Il est le fils de Robert Hill Abbott et d’Annie Maloney. George est le sixième d’une famille de 9 enfants, 4 filles et 5 garçons. Nous n’avons pas d’information sur son éducation ni sur sa formation professionnelle, mais au moment de son arrivée au Canada en 1922, il est «designer» pour la Dominion Textile.
Nous sommes à l’époque où la compagnie recrute, en Angleterre, des employés spécialisés pour ses usines canadiennes, dont celle de Magog. Manchester, dont l’histoire est fortement liée à l’industrie du textile, devient rapidement le plus important carrefour commercial pour les produits issus de cette industrie et une source de recrutement d’employés spécialisés.
George Abbott quitte Liverpool le 16 juin 1922 et débarque à Montréal en juillet. Sur sa fiche d’embarquement à bord du Scotian, on y lit les renseignements suivants : né à Withington, il a 21 ans, est célibataire, de religion catholique, profession : «designer». Il déclare venir au Canada pour s’installer à Magog, à l’emploi de la Dominion Textile qui défraye le coût de son voyage. Arrivé à Magog, il oeuvre dans l’imprimerie comme «designer stylist».
Le jeune immigrant s’adapte rapidement à sa patrie d’adoption. Au mois d’août il a déjà escaladé le mont Orford et dès le premier hiver on le voit sur des photos s’adonner au ski de fond et chausser des raquettes. Sa caméra l’accompagne partout où il va.
Le 29 septembre 1931, à l’église St-Patrice, il épouse Gertrude Elisabeth Carey, de Magog, mais dont les parents demeurent à Lawrence, MA. Le couple n’aura pas d’enfants. George, qui travaillera plus tard dans le département de la «Photoengraving», continue de s’intéresser à la photographie et devient photographe professionnel.
Vers 1954, la compagnie ferme le département qu’il dirige et George Abbott est sans emploi. Il émigre au Rhode Island et, dès 1955, il est à l’emploi de la «Universal Roll-Photo Inc.» à Providence R.I., emploi qu’il conservera jusqu’à sa retraite. George Abbott décède en 1988, et son épouse l’année suivante.
Claire Roberts, qui est sa nièce et filleule, émigre elle aussi au Rhode Island à la fin des années 1950, mais demeure attachée à Magog et à une bonne amie d’enfance, Jeanne Hooper Schink. Claire possédait une importante collection de photos de l’intérieur de l’usine, prises par son oncle et parrain. C’est par l’intermédiaire de ses amis et la vigilance de Raymond McKelvey que la Société d’histoire a pu acquérir cette collection de photos qui s’ajoutent à plusieurs autres déjà propriété de la SHM.
En conclusion, si vous avez des photos anciennes et avez envie de les partager, faites-le en consultant la Société d’histoire de Magog. De précieux trésors du patrimoine peuvent s’y trouver et peuvent même y être conservés.
Maurice Langlois
Société d’histoire de Magog