Deux photographes «chassés» du lac Memphré

ARTS. Exposant et vendant leurs œuvres sur le bord du lac Memphrémagog depuis quelques années durant l’été, les photographes Jacques Lévesque et André Moreau se voient maintenant interdire l’accès par le Comité d’action culturelle (CAC) de Magog.

Les deux hommes sont venus dénoncer cette situation aux élus lors de la séance du conseil municipal du 15 juin. Ils se disent victimes d’une injustice de la part du CAC, dont ils sont membres et qui est responsable de gérer l’espace des belvédères dans le parc de la Baie-de-Magog.

Ils déplorent le fait que le Comité ne reconnaît pas leur pratique comme un art à part entière, mais davantage comme une rivalité à l’égard des artistes peintres. «C’est vrai que nous vendons nos photos moins cher qu’une peinture, mais ce n’est pas une raison pour nous voir comme une compétition. Si mon voisin vend des œuvres, je vais être content pour lui et non le contraire», affirme Jacques Lévesque.

À défaut de perdre leur terrain de jeu habituel, les photographes se sont fait offrir de s’installer dans le Parc des Braves. Une alternative qui ne leur plait visiblement pas. «Ce n’est pas un endroit pratique, car il n’y a rien pour accrocher ou déposer nos photos. De plus, ce n’est pas la même clientèle, ni la même ambiance que sur le bord de l’eau. Et lorsqu’il y a des activités, comme la St-Jean, il faut quitter les lieux.»

À ses yeux, le Comité d’action culturelle aurait tout intérêt à encourager l’inclusion plutôt que l’exclusion. «Si on continue à être bafoué et lésé de cette façon, on va s’arranger pour créer notre propre organisation et demander, nous aussi, du financement à la Ville. Elle n’aura pas le choix de partager son budget versé à la culture, au risque d’amputer celui du CAC», prévient-il.

Une compétition déloyale

La présidente du CAC, Marie-Claire Plante, persiste et signe à l’effet que les photographes, qui ne sont que deux dans son organisation, créent une compétition déloyale envers les 75 peintres membres.

«Le problème, c’est que les photographes vendent des copies de leurs photos sur des toiles, tandis que les peintres sont obligés de vendre des originaux. Cette façon de faire permet aux photographes d’offrir leurs œuvres à des prix beaucoup plus bas. C’est injuste et plusieurs peintres s’en plaignent», assure-t-elle.

Disant défendre les intérêts de la majorité, la présidente soutient que cette décision aurait dû être prise depuis longtemps. «Ça fait des années que cette situation traîne, mais aucun président n’a osé la régler. Je ne suis pas plus fine qu’une autre, mais j’ai l’avantage de ne connaître personne ici. Je n’ai pas peur de me tenir debout et de prendre les décisions qui s’imposent d’elles-mêmes», ajoute la présidente, en poste depuis mars dernier.

Marie-Claire Plante n’entend pas en rester là. Au prochain renouvellement des cartes de membre, elle compte bien exclure définitivement les photographes de son organisation. «Au départ, il n’y avait que des peintres au Comité d’action culturelle. Je veux que ça redevienne ainsi et je sais qu’on a le droit de le faire», conclut-elle.

 

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