Des condos de 50 M $ pour relancer North Hatley

URBANISME. Le promoteur Richard Laliberté souhaite revitaliser North Hatley avec un complexe immobilier de 230 unités d’habitation, ce qui représente un investissement de 50 millions de dollars d’ici trois ans.

Les citoyens étaient invités à découvrir des plans et des images rappelant la Nouvelle-Angleterre, en plus de rencontrer l’investisseur, élus et employés municipaux, le week-end dernier.

M. Laliberté assure qu’il ne défigurera pas le cœur du village avec ses condominiums répartis dans six bâtiments, même si le nombre d’étages variera de deux à cinq. «On s’organise pour dissimuler le plus possible le cinq étages; on ne bloquera très certainement pas la vue du lac Massawippi», assure le promoteur.

Richard Laliberté était donc en mode séduction pour rencontrer les citoyens de North Hatley. Il assure ne pas débarquer avec ses gros souliers, se disant très sensible au bien-être de North Hatley, le plus beau village du Québec, selon lui.

«J’ai à cœur les intérêts des citoyens et des commerçants. Je propose donc une architecture qui s’intègre au paysage et au patrimoine de North Hatley. J’y habiterai fort probablement d’ici quelques années», lance-t-il.

M. Laliberté réplique également aux opposants effrayés par une possible circulation automobile accrue. «Il n’y aura pas réellement plus de voitures, car la plupart des déplacements s’effectueront à pied», informe-t-il.

Les besoins seraient aussi comblés par l’ajout de commerces de proximité dans le complexe, comme une pharmacie, une clinique médicale (un médecin aurait déjà confirmé son intérêt) et des bureaux professionnels. «Je vise des services complémentaires à ceux déjà en place; tant mieux si on relance ou assure la pérennité des autres commerces», espère-t-il.

Cet investisseur est convaincu, si son projet obtient toutes les autorisations nécessaires, que son complexe destiné aux 55 ans et plus renversera la tendance démographique de North Hatley, qui a chuté de 12 % depuis deux ans.

Les intentions du promoteur, un résidant de Hatley ayant des investissements dans la région, ne sont pas officiellement entérinées par les décideurs. Il ne reste que l’accord du ministère de l’Environnement pour que le conseil municipal donne son accord final.

Le directeur général de North Hatley, Léonard Castagnier, mentionne que les discussions concernant la zone inondable de catégorie 100 ans semblent pour l’instant favorables. «Il nous reste à vérifier la capacité des réseaux, mais ce sera le promoteur qui paiera la facture s’il faut faire des travaux supplémentaires», signale-t-il.

Le maire de North Hatley, Michael Page, voit d’un bon œil ces investissements pour hausser les revenus de taxe et attirer de nouveaux résidants.

Morgan Quinn, président du Comité de développement économique du village, partage l’enthousiasme du premier magistrat. «J’ai vu des commerces fermés et des propriétaires vendent leur maison depuis quelques années. Ce complexe freinera l’exode de nos résidants et fera diminuer la moyenne d’âge, ce qui est de bon augure pour revitaliser le village», croit-il.

Les membres du Comité Action North Hatley ne partagent cependant pas le même sourire. Des questions et des inquiétudes persistent malgré la présentation de dimanche dernier. Un des porte-paroles, Michael Grayson, digère toujours mal l’envergure du projet. «Je ne suis pas contre un projet plus raisonnable, mais celui-ci m’inquiète toujours par sa hauteur, son volume et son intégration. Dommage qu’il ne semble pas avoir de la place pour des compromis», de dire M. Grayson.

Une seconde rencontre d’information aura lieu au centre communautaire de North Hatley, le 30 août (10 h à midi et 13 h à 15 h), pour rencontrer élus et promoteurs.