Des «chiens de garde» de la réforme Barrette dans Memphrémagog

Inquiets des impacts de la réforme du réseau de la santé sur les services offerts à l’hôpital de Magog, des élus forment un comité de vigie qui sera les yeux et les oreilles de la population.

Comme l’explique le conseiller Jean-Guy Gingras, la raison d’être de cette mobilisation est d’obtenir des réponses claires de la part du CIUSSS de l’Estrie – CHUS sur ses intentions. M. Gingras fait état d’un manque de transparence et d’un problème de communication entre la direction et la population à l’heure actuelle.

«Ce n’est pas normal qu’on apprenne ce qui se passe par la bande, comme ce fut le cas récemment concernant le transfert de services aux aînés à Sherbrooke. Si les employés n’étaient pas sortis dans les médias, on ne l’aurait jamais su. C’est inquiétant de ne pas savoir ce qui se passe et ce qui s’en vient. On veut que le comité joue un rôle de chien de garde», soutient-il.

M. Gingras fait un parallèle avec la mobilisation citoyenne survenue en 1997 qui avait permis de maintenir le bloc opératoire à Magog, alors que la décision était prise de le transférer à Sherbrooke. La différence, dans le cas actuel, comme il le soutient,  c’est que l’information est pratiquement inaccessible. «En 1997, il y avait un directeur à l’hôpital de Magog qui nous tenait au courant des décisions, rappelle-t-il. On savait ce qui s’en venait. Mais maintenant, on ne sait même pas à qui s’adresser pour obtenir des réponses. C’est vraiment inquiétant.»

Ce vent d’inquiétude a également soufflé entre les murs de l’hôtel de ville de Magog. La mairesse Vicki-May Hamm et les membres du conseil ont été interpellés à ce sujet, plus d’une fois, lors de récentes assemblées publiques. Une situation inhabituelle selon la première magistrate. «Ça ne m’était jamais arrivé en sept ans comme mairesse que des citoyens et des employés viennent nous questionner là-dessus. Pourtant, ce n’est pas de juridiction municipale. Pour moi, c’est la preuve que l’inquiétude est palpable et j’ai ressenti la même chose en allant à l’hôpital récemment. Je me suis rendu compte de l’incertitude qui y règne», observe la première magistrate.

Ce comité, qui est apolitique, non syndical et non patronal, sera officiellement formé au début de la nouvelle année. Une trentaine de personnes en feront partie, issues de différents milieux. Une page Facebook intitulée «Les 12 travaux de Memphrémagog» a été créée afin de recueillir des témoignages et les préoccupations des citoyens.

Préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers rappelle que les résidants ont investi des millions de dollars par la Fondation de l’hôpital de Memphrémagog pour avoir des soins de proximité. «On veut être certain que les services offerts correspondent aux besoins de notre population, qui en est une âgée. Si les gens prennent des décisions de trop loin, on se demande comment ils peuvent prendre des décisions pour chez nous», conclut-il.

Les maires de Stanstead et du Canton de Potton, Philip Dutil et Louis Veillon, étaient présents lors de l’annonce de la création de ce comité, le 20 décembre dernier.