C’est la fin pour la Traversée internationale du lac Memphrémagog

Une page d’histoire se tourne à Magog alors que la Traversée internationale du lac Memphrémagog met fin à ses activités après plus de 37 ans d’existence.

Les organisateurs étaient à la recherche active d’une relève depuis les derniers mois. Cependant, cette démarche n’a pas donné le résultat souhaité, si bien que le conseil d’administration sera dissout d’ici les prochaines semaines. Les actifs évalués à près de 100 000 $ seront aussi liquidés.

C’est non sans un pincement au cœur que le grand manitou de la Traversée, Jean-Guy Gingras, en a fait l’annonce lundi matin. «J’ai donné au-dessus de 30 ans de ma vie dans cet événement, mais on est rendu au bout du rouleau. S’il y avait une petite lueur de sauver l’événement, on ferait les choses autrement, mais ce n’est pas le cas. C’est la décision à prendre», soutient M. Gingras, qui s’était fait à l’idée.

Ce dernier avoue avoir vécu d’espoir jusqu’à la toute fin alors que deux candidats sérieux ont analysé le dossier. Il s’agit de l’homme d’affaires Gilles Bélanger et de l’ancienne présidente de la Traversée, Lynn Blouin. Mais à la lumière de leurs recherches, ils en sont venus au même constat que l’organisation actuelle.

«Notre souhait était de faire revivre le grand marathon de 42 km de Newport à Magog, explique Mme Blouin. Cependant, plusieurs facteurs nous ont freinés comme le nombre de marathons qui sont en chute libre dans le monde, le manque de stabilité chez les nageurs, les exigences de la FINA, qui joue toujours la ligne dure, et l’incertitude entourant le financement. Il fallait un minimum d’horizon pour s’engager et on n’en voyait pas.»

Lorsqu’il a manifesté son intérêt à prendre le relais de la Traversée, Gilles Bélanger pensait qu’après quelques appels, l’affaire serait pratiquement dans le sac. Il a vite déchanté lorsqu’il a discuté avec des membres du comité organisateur de la Traversée du Lac-Saint-Jean. «Ce n’était pas aussi simple que je pensais et il y a beaucoup d’interrogations entourant l’avenir des compétitions de nage longue distance, reconnaît M. Bélanger. Le problème aussi est que les gens ont de moins en moins d’intérêt pour ce type de compétition. La société carbure aux super exploits et la Traversée n’entre pas dans cette catégorie. Pour les commanditaires, c’est moins attrayant.»

L’homme d’affaires, qui est derrière le projet de l’ilot Tourigny, songeait même à utiliser le presbytère Saint-Patrice pour héberger les nageurs.