Bénévole pour Opération Nez rouge depuis trois décennies

Depuis trente ans, le temps des Fêtes a la même signification pour Line Gaudreau. Entre les cadeaux, les réunions de famille et les chants de Noël, il y a aussi Opération Nez rouge à laquelle elle participe assidûment année après année.

Cette habituée a commencé son aventure avec Nez rouge sur la route, où elle a participé pendant trois ans avec des amis à titre de chauffeuse accompagnatrice. Par la suite, c’est à l’interne où elle s’est plus mobilisée, ayant touché à tous les postes ou presque. «Au début, c’était à la répartition, ensuite responsable de la répartition, sur le comité organisateur de Nez rouge Québec. J’ai continué après ça comme responsable de la formation des équipes, de l’inscription et de la trésorerie.» Elle est encore à ce jour dans le comité organisateur, où elle continue d’aider les secteurs où elle a déjà été responsable. «Je donne un coup de main selon leurs besoins.»

«C’était surtout pour la cause quand j’ai commencé, je trouvais ça important que les gens ne conduisent pas en boisson. Évidemment, en entrant aussi à l’interne, il y a des liens qui se sont créés avec beaucoup de monde. On a développé une certaine amitié, une complicité qui fait qu’on ne se voit pas souvent durant l’année, mais on est toujours content quand on se revoit et qu’on commence les réunions en automne. La cause est toujours là, mais ce lien d’amitié a renforci notre lien avec la cause.»

Changement de mœurs

Au fil des ans, Line Gaudreau a remarqué une transformation profonde dans l’attitude des gens qui embarquaient avec Opération Nez rouge. «Au début, personne ne voulait dire qu’il prenait Nez rouge, observe-t-elle. On parlait beaucoup de confidentialité à cette époque-là. Quand j’étais sur la route, les gens me disaient qu’il ne fallait pas que leur entourage sache qu’ils ont pris Nez rouge.» À partir des années 2000, la tendance s’est clairement renversée aux yeux de la bénévole. «Je voyais plus une fierté de prendre Nez rouge, parce que les gens ne prenaient pas leur auto en boisson et le faisaient pour la cause.»

Après 30 ans au service de l’organisme, Line Gaudreau estime que la durabilité d’Opération Nez rouge est due en partie au changement dans les mentalités, mais aussi à la périodicité de la campagne. «C’est pour une période de temps bien défini», rappelle-t-elle. La bénévole assure que même le fondateur Jean-Marie de Koninck ne pensait pas que Nez rouge allait perdurer tout ce temps. «La surprise, c’est qu’au lieu de ça, étant donné que c’est très court dans le temps, les gens ont plutôt pris ça comme une façon d’en profiter pendant cette période de fêtes et de réjouissance.»

Un de ses meilleurs souvenirs lors de la campagne? «La nuit du 31 décembre 1999, se souvient-elle. J’étais à la formation des équipes, et l’opération avait fait beaucoup de publicité vu que c’était la nuit du millénaire et qu’ils pensaient manquer de bénévoles le 31 décembre. Finalement, on a eu une année record. On a formé 350 équipes pour ce soir-là. J’avais dû préparer du matériel supplémentaire, parce qu’on s’attendait à 200-250 équipes. Ç’a roulé toute la soirée. J’étais vidée le lendemain matin. En plus, ce soir-là, ma sœur était là et c’était sa fête. Elle était venue faire Nez rouge avec ma mère et ma tante. On a été tellement dans le jus que personne n’a même pensé lui souhaiter bonne fête! On s’est repris le 1er janvier. Ç’a roulé de 12h05 jusqu’à 8h du matin!»