Alcool au volant: une approche critiquée qui donne des résultats

PATROUILLE. Les arrestations en matière de capacités affaiblies par l’alcool ont diminué de plus de 75% sur le territoire de la Régie de police de Memphrémagog (RPM) en quatre ans.

En 2015, 109 arrestations ont été effectuées à Magog, au Canton d’Orford, à Austin et à Sainte-Catherine-de-Hatley comparativement à 233 en 2012. Une nette amélioration qui réjouit le directeur Guy Roy, même s’il considère qu’encore trop de conducteurs se font prendre en état d’ébriété avec, en moyenne, deux arrestations par semaine.

«Il y a environ cinq ans, on a demandé à nos policiers d’être plus proactifs et vigilants sur les soirs et durant la nuit en effectuant des vérifications de routine, indique M. Roy. Notre approche nous a valu certaines critiques et bien des reproches, mais force est de constater que c’était la chose à faire.»

Contrairement à la croyance populaire, les plus délinquants à ce chapitre ne sont pas les jeunes, mais bien les conducteurs âgés de 26 à 35 ans. Des chiffres qui confirment à M. Roy que les campagnes de sensibilisation dans les écoles secondaires, notamment, donnent des résultats. «Étonnamment, ce que les jeunes craignent le plus, ce n’est pas de causer un accident en étant d’ébriété, mais bien de perdre leur permis. On constate une prise de conscience sur les conséquences qu’un tel geste peut mener. C’est très positif», ajoute le directeur.

Pas des collecteurs de taxes

Comme bien d’autres services ailleurs au Québec, les policiers de la RPM sont souvent la cible de critiques, particulièrement lorsqu’ils émettent des constats d’infraction. Guy Roy est bien au fait que certains pensent que ses agents ont l’ordre d’épingler le plus de conducteurs possible pour renflouer les coffres. «C’est tellement faux! Je suis directeur depuis 2008 et jamais une Municipalité ou un élu ne m’a mis de la pression pour que je collecte davantage d’argent. Nos arrestations, on les fait pour des raisons significatives et jamais en fonction du budget et encore moins juste pour le fun», assure-t-il.

Sur le terrain, le directeur demande à ses policiers d’émettre au moins un ticket par journée de travail. Un objectif qu’il considère comme très conservateur. «Certains policiers ne l’atteignent même pas. C’est la preuve qu’on n’en fait pas une obsession. Notre but, c’est de rendre nos routes sécuritaires pour l’ensemble des usagers», mentionne-t-il.

Sans les qualifier de «trappes à tickets», Guy Roy connaît bien des endroits où les excès de vitesse sont fréquents. Il cite en exemple le chemin Couture et la rue des Pins, plus précisément après la rue Lacasse en direction du Canton d’Orford. «Ce sont des endroits qu’on surveille davantage. Cette année, on veut aussi mettre l’emphase sur les zones scolaires. J’ai déjà des policiers qui patrouillent les écoles tous les jours, mais on veut en faire plus étant donné que nous recevons encore beaucoup de plaintes», conclut le directeur.