Au marais du lac Brompton, on craint un achalandage monstre comme à la rivière aux Cerises

AUDIENCES PUBLIQUES. Certaines propositions prévues dans le projet d’agrandissement du parc national du Mont-Orford en regard au marais du lac Brompton préoccupent des intervenants de la région. Ceux-ci ont peur que l’endroit devienne aussi populaire que la rivière aux Cerises en 2021.

Un service de location d’embarcations à même les berges du marais est envisagé. L’Association pour la protection du lac Brompton (APLB) juge que la pratique d’activités nautiques sur la surface du marais pose un danger trop important pour la biodiversité du milieu. Selon eux, la présence d’embarcations ne devrait même pas être considérée dans le plan d’agrandissement. 

Ce regroupement compare d’ailleurs la problématique à la situation vécue en 2021 sur la rivière aux Cerises à Magog, où les nombreuses embarcations avaient eu un impact négatif considérablement élevé sur l’écosystème.

Dans son mémoire présenté le 4 avril dernier au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), l’organisme a souligné que les activités nautiques au marais seraient perturbatrices sur plusieurs aspects, notamment pour la sécurité des espèces menacées habitant le plan d’eau et le risque de  » fragmentation et de dispersion du myriophylle à épis.  » L’APLB recommande donc que ce type d’activité soit prohibé dans le marais.

Le Canton d’Orford du même avis

Présente à l’audience publique de la semaine dernière sur le dossier de l’agrandissement du parc, la mairesse du Canton d’Orford, Marie Boivin, a également soulevé ses inquiétudes sur le sujet.

 » Ça nous apparaît risqué, a affirmé d’entrée de jeu la mairesse. La location de bateaux nous inquiète, on sait aussi qu’il va y avoir une station de lavage non contrôlée. L’idée, c’est vraiment que l’accès à cette activité ne se fasse pas au détriment de la santé du lac « , a-t-elle poursuivi. 

Mme Boivin a conclu en avançant qu’elle était ouverte à différentes pistes de solutions qui pourraient être apportées par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Une passerelle problématique

Un autre élément qui préoccupe l’APBL est la création potentielle d’une passerelle reliant le secteur du Lac-Montjoie au reste du parc et qui traverserait le marais. Les travaux pour la construction de celle-ci pourraient, toujours selon l’association, entraîner des conséquences similaires à celles liées aux embarcations nautiques. 

Conscients de l’importance de ce lien physique pour le secteur du Lac-Montjoie, les représentants de l’APLB ont demandé une étude d’impact afin de minimiser les perturbations que l’aménagement de la passerelle pourrait avoir sur l’écosystème du marais.