Priscillia Quirion: une artiste engagée sur tous les fronts

CHANSON. Lorsque Priscillia Quirion a perdu son emploi de présentatrice météo l’automne dernier – dans la foulée du grand remaniement à TVA – elle croyait avoir libéré plusieurs heures dans son horaire, afin de mener à bien différents projets, comme la réalisation de son premier album. Mais quand on est une touche-à-tout comme elle, un horaire, ça demeure rarement vide.

Oui, la réalisation de l’album se poursuit, mais la Magogoise y a aussi ajouté l’animation des cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux du Québec, un rôle d’ambassadrice pour la Fondation du CHUS et un spectacle en première partie de Sara Dufour, ce vendredi 8 mars au Granada.

Tout ça, en l’espace de quelques jours seulement, et parallèlement à son nouveau mandat d’animatrice radio au 107,7 Estrie les week-ends.

« Il faudrait aussi que j’essaie d’aller voir jouer mon fils qui est en tournoi à Drummondville en même temps que le début des Jeux », se rappelle en riant cette nouvelle « Hockey Mom », au moment de l’entrevue réalisée à la fin du mois de février.

(Photo Le Reflet du Lac  – Archives/Patrick Trudeau)

Un projet ardu et onéreux

Après avoir effectué un retour sur scène l’été dernier en première partie de Gregory Charles, Priscillia Quirion a amorcé un processus menant à la réalisation de son premier album.

Un projet qui lui permet de mettre en lumière ses talents d’auteure-compositrice-interprète, mais aussi de remettre à l’avant-plan ses ambitions artistiques, mises en veilleuse depuis quelques années par son rôle de mère et ses autres obligations professionnelles.

Le premier extrait de cet album, « Ils rêvent », a été lancé au début de 2024, et commence à faire son chemin dans la sphère radiophonique. « La chanson tourne maintenant sur Rythme FM, en plus de diverses stations country à travers le Québec », se réjouit la sympathique artiste.

« Mon style, c’est du pur folk, mais c’est aussi un croisement entre le pop et le country. C’est ce qui me permet de trouver une place sur les radios country, notamment. Ma plume se fait parfois comparer à celle de Lynda Lemay. Mais nous n’avons pas le même son », précise-t-elle.

Dans moins d’un mois, Priscillia Quirion prévoit lancer un deuxième single, et elle espère ensuite avoir complété l’album à la fin de 2024.

Elle découvre toutefois qu’elle devra investir beaucoup de temps et d’argent (25 à 30 000 $) pour mener à bien son projet. « Produire un album, ça coûte cher et il faut se conformer à plusieurs technicalités, entre autres pour protéger les droits d’auteur.  Heureusement, j’ai un gérant qui est là pour me guider dans tous ces dédales ».

« Avant d’endisquer une chanson, poursuit-elle, je peux recevoir 27 versions différentes et on doit s’entendre sur celle qu’on préfère. Il y a vraiment tout un travail à faire en amont avant le produit final. « 

Amoureuse de la scène, la pétillante rouquine est impatiente de fouler celle du Théâtre Granada, ce vendredi, en prélude à Sara Dufour. « J’adore faire les premières parties d’autres artistes, car ça me donne l’occasion de rencontrer des publics différents. »

« Et je me sens choyée de prendre part à ce spectacle, puisqu’il est présenté dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. L’industrie de la musique a longtemps été un univers majoritairement masculin, mais il y a de plus en plus de femmes qui se l’approprient », constate-t-elle avec bonheur.

(Photo Le Reflet du Lac  – Archives/Patrick Trudeau)

Un coup d’pouce des Magogois

Lorsqu’il a appris que Priscillia Quirion devrait investir elle-même autour de 30 000 $ pour produire son premier album, l’homme d’affaires Alain Roger s’est senti interpellé.

Désireux de donner un coup d’pouce à « une fille qui est aimée de tout le monde et qui est toujours là pour s’impliquer dans les bonnes causes », l’ex-restaurateur magogois a mis sur pied une campagne de sociofinancement visant à amasser 5000 $. 

Même si cette initiative a été lancée à son insu, la principale intéressée a été grandement touchée par le geste. « Les gens sont toujours là pour m’encourager depuis mes débuts. Ils n’étaient pas obligés de donner, mais ils l’ont fait avec leur cœur, sur une base volontaire. »

« Lorsqu’on lance un album, le principal enjeu, c’est souvent l’aspect financier. Mais, grâce aux sous amassés par cette campagne, j’ai pu défrayer les coûts de ma dernière séance en studio et enregistrer deux chansons. »

« Le support que j’ai reçu, ça n’a pas de prix », conclut Priscillia Quirion sur un ton reconnaissant.