Musique à bouches: des voix qui chantent… et qui « jouent de la musique »

TRADITIONNEL. Redonner une place de choix à la chanson traditionnelle, avec comme seul outil la voix humaine, voilà le mandat que livre depuis une vingtaine d’années la formation Musique à bouches, qui se retrouve avec une nomination fort appréciée en vue du prochain gala de l’ADISQ.

Composé des Estriens Olivier Brousseau, Sylvain Trudel, David Bélanger, Jérôme Fortin et Michel Grandmaison, le groupe Musique à bouches est finaliste dans la catégorie « Album de l’année – traditionnel », grâce à son plus récent album « Il est grand temps ».

Les autres nommés de cette catégorie sont Bon Débarras, É.T.É., Le Diable à Cinq, Le Vent du Nord et Philippe Prud’homme. « Ce sont tous des artistes que je connais et je serais content que n’importe lequel d’entre eux gagne. Sincèrement, je suis super heureux juste d’être parmi les cinq nominations », fait valoir Michel Grandmaison, tout en se promettant bien d’assister en personne au gala du 1er novembre prochain.

Une formation bien rodée

Mieux connu comme éducateur physique à l’école secondaire de La Ruche (Magog), M. Grandmaison s’est joint au quintette estrien il y a trois ans, afin de combler le départ d’un autre membre.

« Le groupe a été fondé il y a 18 ans et tous les autres chanteurs sont des membres originaux. Je suis donc arrivé dans une formation mature et déjà bien rodée », reconnaît-il.

Et l’idée de revisiter d’anciennes chansons québécoises, sans instrument de musique et uniquement avec l’harmonie des voix, lui apparaissait particulièrement séduisante. « Ce qui est intéressant, c’est que nous avons pratiquement toutes les sortes de voix et que chacun contribue à sa façon; il n’y a pas de chanteur principal. La seule chose qui me distingue des autres, c’est que je tape du pied », explique l’enseignant et artiste magogois.

« D’ailleurs, c’est fou de voir à quel point le tapage de pied fascine les spectateurs lorsque nous nous produisons à l’extérieur. La podorythmie semble vraiment associée à la musique traditionnelle québécoise. »

Même aux États-Unis

Fort de ses quatre albums et de ses deux nominations à l’ADISQ (la première a eu lieu en 2015), le groupe Musique à bouches est particulièrement en demande au Québec, mais aussi aux États-Unis.

En 2022, il s’est notamment produit à Lowell, dans la région de Boston, et au cours de l’été 2023, il s’est retrouvé dans un festival folk au Montana. « Ça a bien fonctionné, même si les gens ne comprenaient pas vraiment nos paroles. »

Plus récemment, les membres ont aussi eu la chance de jouer « à domicile », lors de la Fête des vendanges Magog-Orford et du Festival La Grande Coulée. « C’est très rare qu’on a l’occasion de chanter dans notre patelin et on a beaucoup apprécié », indique Michel Grandmaison, tout en annonçant que son groupe allait participer au Festival Trad-Cajun de Drummondville, ce samedi 7 octobre.