L’histoire à succès de Louise Portal
Présente dans le paysage artistique québécois depuis 40 ans, Louise Portal semble transformer en succès tout ce qu’elle touche. Sous l’un de ses nombreux chapeaux, celui d’écrivaine, elle vient de lancer «Les Sœurs du Cap», un roman qui marque la fin d’une trilogie gaspésienne amorcée en 2002.
Nichée dans son «Sanctuaire» d’Eastman où elle a élu domicile il y a 17 ans, la lumineuse actrice, chanteuse et auteure parle de son dernier-né avec beaucoup d’amour.
Lorsqu’elle a publié «Cap-au-Renard» il y a onze ans, Louise Portal n’avait pas l’intention d’en faire une suite – «La Promeneuse du Cap», en 2010 – et encore moins une trilogie.
Ses nombreux séjours à Cap-au-Renard, ce petit village où elle possède une résidence en compagnie de son conjoint Jacques Hébert, lui ont toutefois «forcé la main» pour poursuivre son aventure littéraire. «J’ai rencontré des gens et vécu des situations qui m’ont grandement inspirée. La fiction rejoint parfois la réalité. Et la plupart des personnages existent réellement, même si j’ai changé les noms», explique-t-elle.
Seule exception, le personnage de Jocelyn, le sculpteur, qui apparaît dans le troisième roman, et qui est devenu un ami très proche de l’auteure. «Il y avait un autre Jocelyn dans le premier livre, mais c’était un personnage très différent, beaucoup moins recommandable. Le véritable Jocelyn, celui qui apparaît dans «Les Sœurs du Cap», est un artiste et un homme bon. Lorsque j’ai débuté l’écriture, il était gravement malade et on craignait beaucoup pour sa vie. Aujourd’hui, je suis très heureuse de savoir qu’il est encore parmi nous et qu’il a eu la chance de lire le livre», dit-elle avec beaucoup d’émotion.
Mettant en vedette Murielle (l’héroïne des deux premiers livres) et son conjoint Jocelyn, «Les Sœurs du Cap» raconte l’histoire de Marie-Fièvre et Marée-Douce, deux adolescentes au passé trouble, qui échouent mystérieusement à Cap-au-Renard.
En peu de temps, elles tomberont sous le joug d’un gourou, et on en apprendra davantage sur leurs origines. «Le premier chapitre de la trilogie était beaucoup plus sombre, avec des thèmes comme l’inceste et l’alcoolisme. Il y a encore une touche dramatique dans le troisième tome, mais les personnages cheminent davantage vers la lumière et la rédemption», nuance Mme Portal.
Une carrière fructueuse
Si les plus vieux se rappellent de Louise Portal pour ses rôles dans le téléroman «La Petite Semaine» ou encore les films «Cordélia» et «Le déclin de l’empire américain», les plus jeunes apprennent maintenant à la découvrir dans de nombreuses téléréséries à succès: «Lance et compte», «19-2», «Destinées» ou «Toute la vérité», pour ne nommer que celles-là. «Obtenir la pérennité dans ce milieu est sans doute ce qu’il y a de plus difficile. Je suis très chanceuse de pouvoir continuer à pratiquer ce beau métier», avoue celle qui fêtera ses 63 ans ce week-end.
Artiste aux multiples facettes, elle a également fait un passage à la chanson (1980 à 1993) qui s’est soldé par plusieurs tournées et cinq albums.
Du côté cinéma, elle revient tout juste d’un tournage de quelques semaines aux Îles-de-la-Madeleine pour le film «Les loups», où elle tiendra l’un des rôles principaux en compagnie d’Évelyne Brochu, Benoît Gouin et Gilbert Sicotte. «Je participe à plusieurs productions, mais les tournages se font très souvent sur de courtes périodes. Ça me permet de toucher à plein de choses en même temps. Les gens l’ont peut-être oublié, mais je n’ai pratiquement pas tourné à la télévision entre 2002 et 2009. Cette accalmie m’a donné la chance de passer plus de temps dans l’écriture et de voyager. Parfois, il faut savoir composer avec les événements de la vie et ne pas toujours forcer la note», laisse entendre celle qui dédie son dernier livre à sa sœur jumelle Pauline, décédée à l’été 2010.