Le Vieux Clocher, complice d’une grande carrière
ANNIVERSAIRE. Dans le cadre de son Gala du 40e, le 6 décembre, le Vieux Clocher de Magog accueillera sur sa scène le Sherbrookois d’origine Jim Corcoran. Depuis le tout début de sa carrière, l’auteur-compositeur-interprète a une relation particulière avec la vieille église et son propriétaire Bernard Caza.
Jim Corcoran fait partie des artistes qui ont joué le plus souvent sur la scène du Vieux Clocher de Magog. Ses souvenirs rattachés à la vieille église sont d’ailleurs nombreux.
«Bernard (Caza) et moi, on se connait depuis tellement longtemps! Quand j’ai commencé ma carrière, au début des années 1970, je me souviens que pour enregistrer mes disques, je quêtais la guitare de Bernard, parce qu’elle était meilleure que la mienne! Mon plus beau souvenir rattaché au Vieux Clocher, c’est la liberté que j’avais pour mes spectacles. On me donnait carte blanche», explique celui qui a passé une grande partie de sa vie à Sherbrooke.
D’une famille anglophone, M. Corcoran est né et a vécu à Sherbrooke, sur la rue Denault, jusqu’à l’âge de 13 ans. Déménagé par la suite aux États-Unis, il est revenu s’installer ici pour ses études universitaires. L’artiste est diplômé de l’Université Bishop’s en philosophie. C’est à cette époque qu’il s’est intéressé plus sérieusement à la musique et qu’il a du même coup fait la rencontre de Bernard Caza.
«Il y avait un lieu sur la rue Denault, le Manoir de l’Estrie, où se donnaient rendez-vous des universitaires, des musiciens, des artistes et des motards! J’aimais bien fréquenter ce lieu parce que j’étais en début d’apprentissage de la langue française. D’une table à l’autre, le vocabulaire changeait! C’est à cet endroit que j’ai rencontré Bernard.»
C’est à cette même époque que M. Corcoran a commencé à jouer sur les différentes scènes des boites à chansons de la ville. «J’ai commencé à faire des spectacles d’une manière un peu accidentelle. En fait, un soir de fête sur le campus de Bishop’s, j’ai emprunté la guitare d’un ami et j’ai joué toute la soirée. À la suite de cette fête, on m’a proposé de chanter dans une boite à chansons sur le campus, pour payer mes études. Avec le temps, j’ai commencé à jouer un peu partout à Sherbrooke. Je chantais en anglais, mais puisque l’auditoire était surtout francophone, je me trouvais bien impoli, alors j’ai commencé à apprendre des chansons en français et à en écrire.»
La passion du français
C’est connu, Jim Corcoran est un amoureux de la langue française et de sa poésie. Depuis maintenant 27 ans, il anime une émission de radio sur les ondes de CBC, dans laquelle il présente ses coups de cœur musicaux québécois. Son auditoire, des mélomanes anglophones de partout au pays, sont nombreux à suivre la passion de l’animateur.
«Je présente ce que je considère comme les meilleures plumes et les meilleurs jeunes auteurs-compositeurs-interprètes du Québec. J’accorde beaucoup d’heures par semaine à l’écoute et à l’écriture, puisque je traduis plusieurs chansons pour que les anglophones comprennent les textes. Jusqu’à présent, j’ai fait au-delà de 600 traductions», raconte-t-il, nommant au passage quelques-uns de ses artistes coup de cœur. «Jérôme Minière, pour son imagination, Salomé Leclerc, pour son monde bien à elle, le groupe hip-hop Alaclair Ensemble, pour sa plume, Fanny Bloom, pour sa pop extraordinaire, Laurence Élie, Sally Folk…»
Pour le 40e anniversaire du Vieux Clocher, Jim Corcoran sera accompagné de différents artistes qui ont marqué à leur manière la vieille église, dont Kevin Parent et Florence K.