La littérature jeunesse s’invite aux Correspondances d’Eastman

La littérature jeunesse était à l’honneur pour une première fois lors d’un café littéraire samedi. Pour l’occasion, l’auteure Catherine Desmarais, l’historien Jean-Vincent Roy ainsi que l’auteur Patrick Senécal sont venus parler des projets qui les occupent.

Par François Bouchard

Animée par Amélie Boivin Handfield, animatrice de l’émission radiophonique Samedi de lire, la conférence intimiste a débuté par une discussion avec l’auteure sherbrookoise Catherine Desmarais, enseignante en littérature au cégep de Drummondville. Avec une bonne dose d’humour et d’autodérision, Mme Desmarais a résumé comment elle en est arrivée à écrire pour les adolescentes. «Je m’enfarge régulièrement dans mon adolescence. Ayant une mémoire d’éléphant doublée d’une nostalgie chronique, je suis tellement habitée par mon adolescence que je ne me suis même pas posé de questions au moment de commencer à écrire.» L’auteure qui s’est mise à l’écriture lorsqu’elle était enceinte pour meubler son temps est connue pour sa série Cendrine Senterre. Un 3e tome est d’ailleurs prévu pour le printemps 2017. Elle avoue tirer son inspiration des romans de La Courte Échelle, de la collection Frissons et de la revue Safarir, qu’elle lisait dans sa jeunesse.

Jean-Vincent Roy, historien militaire et amateur de jeux vidéo, est ensuite venu parler de son rôle de rédacteur technique dans le jeu Assassin’s Creed Syndicate. Son travail était d’aider l’équipe à se faire une idée sur la période victorienne couverte par le jeu. Les enjeux, les décors et la société anglaise de l’époque en firent partie. «Nous avions à représenter la ville de Londres de manière authentique, sans pour autant faire du jeu un simulateur», souligne-t-il.

Pour terminer, l’auteur bien connu Patrick Senécal a électrisé la foule présente de ses histoires plus intéressantes les unes que les autres. À la manière d’un one-man-show, il a confié avoir de la facilité à écrire les scènes de meurtre qui tapissent ses romans. «Le danger quand c’est facile est que ça peut tomber dans l’excès. Je peux beurrer en masse, mettre plus de sang, plus de violence, mais le danger est d’en ajouter pour rien, avec pour résultat de ne plus produire d’effet sur le lecteur, que ça le fasse plutôt rire. Vous le remarquerez dans les films d’horreur américains. Souvent, ils font rire parce que ça devient exagéré.»

Il a également admis que certains de ses lecteurs prennent ses romans un peu trop au pied de la lettre. «En tant qu’auteur, tu crois que tes lecteurs ont les mêmes valeurs que toi. Mais tu fais le saut des fois! Tu peux te rendre compte qu’une espèce de pas d’allure te dit, comme pour mon livre Les sept jours du talion  »moi, à ta place, je lui aurais fait encore plus mal! » Pourtant, ce n’est pas ça que je voulais passer comme message pantoute! Dans mes romans, la violence est toujours un échec, un trait de caractère qui existe, qui est en chacun de nous et qu’on doit gérer.»

De plus, celui qui se dit influencé par Stephen King, par les œuvres de Dostoïevski et par des trucs qui l’énervent comme la téléréalité et les films nés d’une bonne idée mais qui finalement se trouvent à être mauvais, a annoncé qu’il publiera un nouveau livre vers la fin octobre intitulé L’autre reflet.