Eastman a développé son ADN culturel avec les Correspondances
HOMMAGE. L’actuel maire Yvon Laramée était loin d’être un partisan des Correspondances d’Eastman, lorsque l’événement a fait ses premiers pas au début des années 2000. Aujourd’hui, le premier magistrat d’Eastman est devenu un partisan inconditionnel de ce festival littéraire, comme des milliers des personnes à travers le Québec.
:«En 2003, le conseil municipal était divisé en deux groupes: ceux qui aimaient la culture, et ceux qui favorisaient le sport. Je faisais partie des Gaulois qui appuyaient le sport et qui n’étaient pas très enchantés à l’idée de soutenir un événement culturel», explique M. Laramée, qui était alors conseiller municipal.
«Mais, au fil des ans, nous avons augmenté notre contribution et nous ne l’avons jamais regretté. Eastman a maintenant un ADN culturel bien implanté et les Correspondances y sont pour beaucoup», a fait valoir le politicien eastmanois.
Quelques semaines après qu’on ait présenté la 15e édition des Correspondances, la Municipalité d’Eastman a rendu hommage aux artisans de la première heure, en dévoilant deux plaques commémoratives au Parc du Temps qui passe.
Cet honneur rejaillit sur l’ensemble des collaborateurs, partenaires et bénévoles, mais particulièrement sur les cinq cofondateurs, en l’occurrence Louise Portal, Jacques Allard, Nicole Fontaine, Philippe-Denis Richard et Lyne Richer.
«Jacques et Louise se sont rencontrés à l’épicerie du village (Marché Tradition) et ont lancé l’idée de ce festival, unique au Québec et peut-être même au Canada. Les Correspondances, c’est une grande histoire de famille avec des parents naturels, des parrains et tout un village», a imagé l’auteure et comédienne Francine Ruel, participante active des 14 «dernières» éditions.
Selon le directeur général Raphaël Bédard-Chartrand, 6000 personnes ont participé aux Correspondances d’Eastman en 2017. «De ce nombre, plus de 40 % étaient considérées comme des touristes, puisqu’elles ont passé au moins une nuit dans les différents établissements d’hébergement», a-t-il expliqué.
Près de 600 auteurs
Au fil des ans, près de 600 auteurs ont convergé vers Eastman pour participer aux Correspondances.
Il y en a eu de très connus comme Marc Lévy, Dany Laferrière (parrain de 2017) ou Kim Thuy, mais également d’autres, qui en étaient à leurs premières armes.
L’organisation a d’ailleurs fait de plus en plus de place à la jeunesse et aux écrivains amateurs au cours de la dernière décennie, afin de les inciter à développer leur passion pour les mots. «C’est ici à Eastman qu’on m’a fait comprendre que c’était correct de rêver et d’être lunatique», a lancé Morgane Miller, qui a remporté le prix d’écriture 2007 à l’âge de 11 ans.
À l’opposé, Mireille Guyonnet a pu concrétiser un rêve qu’elle pensait enfoui à jamais, elle qui rêvait toute jeune d’être écrivain. «J’ai redécouvert le goût de l’écriture en m’inscrivant à un atelier avec l’Université du 3e âge à Magog. Lorsque j’ai été finaliste (et ensuite gagnante) du concours Info-Lettre des Correspondances, ça m’a encouragée à écrire un livre. Et je l’ai même publié par la suite», a raconté la sympathique retraitée.