Collection musicale: Pierre Cabana possède 35 000 disques et vinyles

MUSIQUE. Selon Pierre Cabana, lorsqu’on est curieux, on risque d’être émerveillé. C’est pourquoi, par simple curiosité, il a acquis au fil des ans une collection de 35 000 disques et vinyles.

M. Cabana est un réel passionné, et il prétend que de ne pas l’être, c’est de manquer notre coup. «Je n’ai pas une passion seulement pour la musique, car c’est ma vie d’être passionné. Si, par crainte de ne pas aimer, on ne l’est pas, ou que l’on n’est pas curieux, on passe à côté de quelque chose», soutient-il.

Dès l’enfance, les opéras et les grands compositeurs que sont Beethoven, Tchaïkovski et Chopin, entre autres, ont traversé les oreilles et l’esprit du jeune Pierre Cabana. «Vers 11 ans, je me rappelle que j’en écoutais déjà. Cependant, rien ne t’empêche d’aimer autre chose. Tu peux aussi aimer Pink Floyd», laisse-t-il entendre.

L’ouverture d’esprit est donc un trait de personnalité du mélomane. «Le jazz, le rock, la chanson française et québécoise sont tous des styles que j’ai appréciés. C’est une réflexion très personnelle, mais je crois que l’humanité se porterait mieux si on était plus ouvert, tolérant et disponible à partager», d’observer M. Cabana.

Voir au-delà de la musique

Ce dernier possède plus de 11 000 disques et près de 24 000 vinyles. La question s’impose, les a-t-il tous écoutés? «J’en ai probablement écouté les trois quarts, mais mon objectif est plutôt de connaître les compositeurs. Savoir qu’ils existent, savoir à quoi ressemble leur musique et les amener à l’intérieur de mes émotions», poursuit-il.

Il fait valoir qu’à travers la musique, ses connaissances historiques se sont multipliées. «Même si j’ai fait des études universitaires, c’est probablement le domaine dans lequel j’ai le plus étudié. C’est un médium qui t’amène à réfléchir après t’être instruit, ce qui te permet d’avoir une opinion sur certains sujets sur lesquels tu n’aurais pas pu en avoir autrement», explique l’architecte de profession.

Malgré sa grande passion pour la musique, le Magogois n’a jamais joué d’un instrument. «Moi, je suis autre chose, et ça ne me gêne pas du tout. J’adore cet univers, mais j’ai le défaut d’être perfectionniste, alors je n’ai pas envie de faire l’effort juste pour monter à la moitié de l’échelle. Je préfère trouver quelqu’un qui va monter jusqu’en haut et me dire ce qu’il voit», image Pierre Cabana.

Une passion qui n’a pas de prix

Le principal intéressé avoue ne pas accorder beaucoup d’importance à la valeur monétaire de son imposante collection. «Dans les dix dernières années, j’ai investi 5000 heures à fouiller dans la musique. Je n’en obtiens rien, mais je peux partager avec ceux qui le veulent bien. Edgar Fruitier a une collection deux fois plus grande que la mienne, mais c’est son coffre à outils. Moi, c’est mon carré de sable», lance-t-il.

Car M. Cabana est loin de vouloir garder sa collection pour lui seul. Il aime lorsque des visiteurs viennent pour écouter de la musique avec lui. «C’est amusant sur le plan humain. Si quelqu’un veut venir ici, s’asseoir et écouter, ça va me faire plaisir, même si je ne le connais pas», témoigne-t-il.

Encore aujourd’hui, le collectionneur continue de faire des découvertes. Il invite d’ailleurs ceux qui ne savent plus quoi faire de leurs disques à venir les lui apporter. «Ma collection est loin d’être complète, car quand quelqu’un arrive avec du matériel, la majorité du temps, je ne l’ai pas, et pourtant, j’en ai beaucoup. Ma porte est toujours ouverte, et rien n’est mauvais», précise Pierre Cabana.

Au bout du compte, le partage est ce qui rend M. Cabana le plus fier. «Si je peux léguer le plaisir que j’ai eu à jouer avec tout ça, ce serait mon plus grand bonheur. J’ai un neveu qui fait du rap, et de temps à autre, il vient piger dans mes vieux disques. J’ai fait tout ça avec le seul objectif de rendre la musique plus accessible. Partager la science et nos connaissances, ça devrait être partie prenante de notre façon de vivre», conclut-il.