L’athlétisme, la passion d’une vie pour Jean-Pierre Lemelin

ATHLÉTISME. Jean-Pierre Lemelin commémore cette année son 75e anniversaire de naissance et ses 50 ans à titre d’entraîneur en athlétisme. Il s’agit déjà d’un fait d’armes à souligner, mais ça devient un exploit quand on apprend qu’il poursuit ses enseignements et conseille toujours des athlètes malgré la maladie de Parkinson qui l’afflige depuis trois ans.

M. Lemelin a été éducateur physique pendant 32 ans à l’École secondaire de La Ruche, à Magog. Il a pris sa retraite de l’enseignement en 2004, mais il est par la suite demeuré actif dans le milieu de l’athlétisme estrien.

Ces dernières années, il a surtout guidé des coureurs du Club d’athlétisme de Sherbrooke et du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke. Il est peut-être moins rapide sur ses jambes, mais il tient à se déplacer deux fois par semaine à Sherbrooke, avec ses bâtons, pour superviser ses jeunes athlètes.

Son moral tient le coup malgré la dégradation de ses capacités. Son esprit et sa mémoire demeurent très vifs et alertes, mais il a perdu de sa mobilité, de sa dextérité et de son équilibre. Le coaching le motive à combattre la maladie, lui qui a pratiqué le volleyball et la course plus jeune, en plus de consacrer sa vie à l’athlétisme. «Voir mes athlètes performer me garde en vie, mais ça achève», témoigne-t-il avec tristesse.

Le sourire revient lorsqu’il se remémore sa longue carrière. Il se dit particulièrement fier d’avoir donné la goût de courir à plusieurs jeunes. Sa conjointe Suzanne Blanchette ajoute que Jean-Pierre a inculqué de la discipline, l’importance du travail et la soif du dépassement à d’autres élèves parfois démotivés de l’école. Elle donne l’exemple de Christian Vachon, qui rappelle souvent qu’il doit une fière chandelle à Jean-Pierre Lemelin, qui l’a convaincu de faire de la course pour éviter le décrochage scolaire.

Mme Blanchette observe encore autant de reconnaissance de la part des athlètes actuels, qui lui font entièrement confiance malgré cette maladie dégénérative sévère. «Il font fi du Parkinson, car il sait toujours partager ses connaissances et son expertise, résume-t-elle. Il est très proche des jeunes, c’est comme ses enfants.»

UNE FEUILLE DE ROUTE EXEMPLAIRE

Athlétisme rime avec Jean-Pierre Lemelin. C’est sa passion. Il figure parmi les cofondateurs des Clubs d’athlétisme de Magog et de Sherbrooke. Il a coaché des coureurs et, parfois, leurs enfants par la suite. La majorité des coureurs le connaissent et chacun lui voue une grande reconnaissance.

Sa feuille de route est exemplaire. Il a été l’entraîneur de deux Olympiennes, en l’occurrence Christine Slythe (Los Angeles en 1984 et Séoul en 1988) et Pascale Grand (Barcelone en 1992). Il a accompagné Christian Côté et Benoît Gauthier jusqu’à leur Championnat du monde respectif.

Les Jeux du Canada lui sont familiers, car quelques-uns de ses élèves y ont participé, comme Céline Giguère, Patricia Lépine et Benoît Fortier. Ajoutons d’autres excellents coureurs comme Joan Lavoie, Joël St-Louis (photo noir et blanc ci-bas), Daniel Girard et l’animateur Félix Séguin.

Il a aussi été l’entraîneur physique des Cantonniers de Magog pendant plusieurs années à La Ruche, notamment à l’époque de Mario Durocher.

Plus récemment, il demeure l’entraîneur de Perry MacKinnon (photo ci-bas), qui figure parmi la relève du cross-country sur la scène internationale.