Chantal Cliche était «prête à partir»

Victime d’un infarctus du myocarde le 6 mai dernier, la chanteuse country Chantal Cliche se considère chanceuse d’être encore de ce monde. «La vie me donne une deuxième chance et je ne vais pas la rater», a-t-elle lancé, quelques jours après sa sortie de l’hôpital.

À 44 ans seulement, Chantal Cliche ne croyait jamais être victime d’un problème cardiaque aussi important, même si elle possède des antécédents familiaux en la matière.

Déjà aux prises avec le diabète et la fibromyalgie, elle avoue avoir ignoré des signes précurseurs dans les jours et semaines précédant son infarctus. «Une semaine avant, j’ai commencé à me sentir comme si j’étouffais. Je manquais d’entrain et de souffle, et je transpirais d’une façon anormale. Mais comme la douleur a toujours fait partie de mon quotidien, je me disais que ça allait passer».

«Dans la nuit du 6 mai, j’ai été réveillée par d’importantes douleurs à l’estomac et un engourdissement au bras. Encore là, je croyais que ça allait passer avec des médicaments et je voulais même aller travailler. C’est mon mari qui a insisté pour que j’aille à l’urgence. Finalement, dès mon arrivée à Magog, on m’a tout de suite transférée au CHUS, où j’ai été traitée rapidement. Les médecins m’ont dit que si j’avais attendu quelques heures de plus, je n’aurais pas passé la journée», raconte-t-elle avec émotion.

«Durant le transport en ambulance, la douleur était tellement intense que j’étais convaincue que j’allais mourir. Dans ma tête, j’étais presque prête à partir».

Bannir le stress

Après trois jours aux soins intensifs – et une intervention pour déboucher l’une de ses artères bloquée à 100 % – , Chantal Cliche a obtenu son congé de l’hôpital.

Sa prescription indique un repos complet pour une période minimum d’un mois, mais aussi l’élimination de toute forme de stress.

Gros défi pour une femme qui occupe un poste de chargée de projets pour le Groupe Cameron et qui, parallèlement, agit comme aidante naturelle pour sa mère, atteinte d’un cancer. «Quand on s’occupe d’une personne malade, on vit un certain stress, mais on ne s’en rend pas toujours compte. Pour ce qui est de mon boulot, c’est une période super achalandée, puisqu’on travaille dans l’extermination. Heureusement, mon employeur est très compréhensif et il veut s’assurer que je récupère bien», se réjouit-elle.

«On se met beaucoup de pression sur les épaules dans notre société actuelle. Mon défi est maintenant d’apprendre à lâcher prise, à déléguer ou à demander de l’aide au besoin. Malheureusement, on attend toujours d’être acculé au pied du mur avant de changer nos habitudes de vie», constate-t-elle.

Plusieurs épreuves en peu de temps.

Outre la maladie de sa mère, plusieurs autres événements douloureux ont touché la vie de Chantal Cliche au cours des dernières années.

Elle a notamment perdu son père et quelques proches, en plus d’être particulièrement affectée par le décès du chanteur Georges Hamel, le 26 février dernier. «Ça faisait 30 ans que je le connaissais et j’ai même chanté sur son dernier album. Il m’a appelé quelques jours avant son décès, mais il était pratiquement incapable de parler, car il savait que la fin était proche. Ce fut très difficile», avoue-t-elle.

Bien qu’elle ait dû annuler quelques spectacles en raison de sa convalescence, la chanteuse magogoise entend avoir récupéré suffisamment d’ici la fin du mois de mai pour remonter sur scène. «Je dois me rendre à Moncton à la fin du mois pour enregistrer une émission country avec Patrick Norman, et j’ai dit au docteur et qu’il devait s’arranger pour que je sois correcte à ce moment. Il n’est pas question que je manque cet engagement», a-t-elle averti avec une pointe d’humour.