À 73 ans : Ronald Maheu retourne à sa passion

AFFAIRES. Retraité? Jamais pour Ronald Maheu. Deux cancers n’ont même pas arrêté ce boute-en-train qui faisait rigoler les autres patients en chimiothérapie. Il a continué à être consultant parasitaire, jouer au tennis, faire de la moto, du bénévolat, des conférences. Là, il repart en affaires, à 73 ans.

Fort connu dans la région pour avoir été propriétaire de ABC Extermination, son téléphone ne dérougit pas. Ronald Maheu aime les gens et la vie. Toujours prêt à aider, il a aussi le cœur à rire constamment et il avoue n’avoir jamais eu l’impression de travailler. Impliqué de nombreuses années dans différentes causes et organismes, il vient aussi d’accepter de siéger au Comité des usagers du Centre hospitalier et de services sociaux de Memphrémagog. Mais sa passion ultime ne l’a jamais lâché : il redémarre une entreprise de gestion parasitaire.

Son nom? Maheu Protection Parasitaire. Pourquoi ce retour? Il est continuellement sollicité pour régler des problématiques parasitaires et, surtout, il a déniché un sous-traitant parfait. «Il s’appelle Sébastien Cloutier. Un homme de 38 ans. Un gars compétent et honnête. J’ai le goût de le coacher!», lance le vieux routier, avant que son téléphone sonne à nouveau dans son bureau au sous-sol de sa résidence de Magog.

Devant lui, un agenda où chaque jour du mois de septembre possède une inscription. Comme si la retraite tranquille n’était pas possible. «Je m’amuse!», se plait-il à dire, racontant qu’il avait hâte d’aller voir une maison où quatre compagnies de gestion parasitaire n’étaient pas venues à bout de régler le trouble de cette demeure.

Ce motivateur né soutient que le «Bon Dieu avait encore besoin de lui ici» car, étonnamment, il avait à peine diminué de travailler dans son bureau en 2012, pendant ses séances de chimiothérapie contre quatre métastases à l’intestin et au foie. «Je n’avais même pas d’effet secondaire», s’étonne-t-il, se souvenant d’avoir eu un hoquet incessant un soir.

C’est sans surprise, ou presque, que le gaillard replonge à sa passion, dont il avoue ne pas être en mesure d’y percevoir une fin. «Tant que je serai capable de marcher!», souhaite celui qui, en mars dernier, a même livré un «one man show» d’humour au Café St-Michel. «J’ai ben du fun!», insiste-t-il, dans un grand éclat de rire, interrompu à nouveau par un appel. «Ma femme va répondre cette fois», a-t-il laissé tomber, racontant combien sa douce moitié était précieuse, de même que ses cinq enfants.