Vincent Vallières: l’entrepreneur derrière le chanteur
Derrière le chanteur et le musicien qu’est Vincent Vallières se cache un jeune homme qui a surmonté plusieurs obstacles pour en arriver au succès qu’il connaît aujourd’hui. Un parcours parsemé d’embûches qu’il a raconté à d’autres entrepreneurs comme lui lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford le 14 novembre.
Comme tous ceux qui se lancent en affaires, Vincent Vallières a dû tomber plusieurs fois pour mieux se relever et surmonter les différents défis qui l’attendaient. Des sacrifices, il en a fait dès son adolescence alors qu’il se trouvait sur les bancs d’école du Cégep de Sherbrooke. En compagnie de son groupe, il sautait les yeux fermés sur toutes les occasions qui se présentaient pour jouer, comme dans les bars et les mariages. Déjà, le peu d’argent gagné était précieusement gardé.
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«Pendant deux ans, on a donné des spectacles à peu près n’importe où, se souvient le chanteur. On avait ouvert un compte de banque pour déposer nos payes. Au total, on a réussi à amasser 6 000 $. Un montant qui nous a permis de créer notre premier album à compte d’auteur.»
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Cette détermination a attiré l’attention du producteur Bernard Caza, aujourd’hui propriétaire du Vieux Clocher de Magog. C’est d’ailleurs avec lui que Vincent, âgé de 19 ans, a signé son premier contrat de disque et de spectacle. Une rencontre qui a littéralement changé sa vie. «Bernard a vraiment été marquant dans ma carrière, car il m’a permis de partir du bon pied. Au lieu de se limiter à regarder les chiffres, Bernard est le genre de personne qui t’amène à te questionner. Il voulait que j’apprenne le métier en lisant des livres, en écrivant, en pratiquant sans relâche et en m’impliquant dans ma communauté. Il m’a montré l’école en laquelle je crois encore aujourd’hui», dit-il.
Cependant, Vincent se retrouve à la croisée des chemins trois années plus tard. Avec à son actif deux disques qui n’ont pas connu le succès escompté, il se questionne sur son avenir. «J’étais un peu essoufflé de tout ce qui se passait autour de moi. Je commençais à me dire que le temps était peut-être venu de faire une «job» normale dans laquelle j’avais étudié, soit comme professeur au secondaire. Mais ma blonde m’a dit que je devais me donner une vraie chance de réussir.»
Pour ce faire, le couple a pris la décision de déménager à Montréal où Vincent a pu se consacrer à fond à l’écriture pour la première fois de sa vie, sans distraction extérieure. Ce moment de liberté lui a fait réaliser l’importance de ce processus dans sa carrière. Une décision qui s’est avérée déterminante pour le chanteur, comme celle de s’entourer de bonnes personnes, surtout en ce qui a trait aux finances. «J’étais un travailleur autonome, mais je ne savais pas comment gérer mes comptes. Avec tous les papiers, j’avais l’air tellement perdu! Une chance que je suis tombé sur de bonnes personnes, puisqu’elles m’ont évité de perdre énormément d’argent et de temps, tout en me permettant de cheminer au niveau créatif», ajoute le principal intéressé.
Sachant que l’industrie de la musique en constante évolution, Vincent Vallières ne se fait pas d’illusion sur le succès qu’il obtient depuis les dernières années. «Le métier d’auteur-compositeur-interprète est très fragile. Je sais que les années que je vis actuellement ne perdureront pas éternellement. J’essaie de me préparer au jour où je devrai faire autre chose. Peut-être de l’écriture pour d’autres artistes ou pour autre chose, peut-être de la mise en scène ou peut-être de la production. Je n’en ai aucune idée. Mais ce que je sais, c’est que je veux me retirer au bon moment», conclut-il.
Cette activité a eu lieu au Centre d’arts Orford dans le cadre des «Midis privilégiés Le Reflet du Lac».