Vertendre se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers

AFFAIRES. Le Groupe Vertendre se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). L’entreprise d’Eastman assure qu’elle n’est pas en faillite malgré ses problèmes financiers. Les activités locatives se poursuivent d’ailleurs normalement pendant le processus de restructuration.

Le président et cofondateur de Vertendre, Alain Chagnon, confie qu’il s’agit de la décision la plus difficile à prendre dans ses 35 années en tant qu’entrepreneur. «La situation actuelle ne nous laisse aucun choix et nous sommes convaincus qu’il s’agit de la meilleure solution pour nous assurer de continuer à prospérer dans l’avenir, commente-t-il. Nous souhaitons continuer à développer des hébergements récréotouristiques qui contribuent au dynamisme économique régional.»

M. Chagnon est convaincu que cette démarche lui permettra d’assurer la pérennité et poursuivre la croissance de l’entreprise. Il précise que 15 refuges de type «zoobox» sont toujours en cours de livraison. Ils seront graduellement prêts pour la location au courant de l’hiver et du printemps 2023.

Par contre, on ne connaît pas encore les impacts financiers sur les créanciers, n’ayant pu parler au syndic Raymond Chabot Grant Thornton au moment d’écrire ces lignes. La liste des créanciers ainsi que les sommes associées à l’actif et au passif de Vertendre n’étaient pas encore disponibles via les sites web du syndic et du ministère de l’Innovation, Sciences et Développement économique du Canada.

Alain Chagnon explique la tournure des événements par de longs délais d’obtention de permis à Eastman, mais aussi à Saint-Siméon, dans Charlevoix, et en Irlande. Il parle ici de délais variant de 2 à 5 ans. «Des modifications réglementaires au niveau municipal nous privent aussi de toute utilisation raisonnable de nos terrains, ce qui nous empêche de mener à terme nos projets de développement», ajoute-t-il. La Municipalité d’Eastman et Vertendre ont d’ailleurs un litige juridique à ce sujet.

«On profitera de ce processus pour se restructurer et rationaliser nos activités, car nous n’avons aucunement l’intention de fermer nos portes», termine Alain Chagnon.

Selon l’Autorité des marchés financiers, la LACC est une «loi fédérale permettant la restructuration d’une entreprise insolvable afin qu’elle puisse honorer ses engagements financiers envers ses créanciers, tout en bénéficiant de la protection des tribunaux».

Le montant des réclamations contre l’entreprise doit être supérieur à cinq millions de dollars pour qu’elle puisse bénéficier de la LACC.