Une page d’histoire se tournera avec la retraite de Paul Martel
DÉPART. Lorsque Paul Martel terminera sa dernière journée de travail, ce vendredi 31 mars, c’est toute une page d’histoire du milieu communautaire qui se tournera parallèlement à sa retraite.
Embauché au défunt CLSC Alfred-Desrochers à la fin des années 1980, Paul Martel aura passé 23 ans comme organisateur communautaire dans la MRC de Memphrémagog et les six dernières années à titre de coordonnateur régional contre la maltraitance aux aînés.
Les gens du troisième âge ont d’ailleurs toujours occupé une place importante dans son travail, et visiblement dans son cœur.
Durant son mandat, il a notamment été un acteur important dans le lancement du Bottin des aînés – un document à l’origine modeste qui est devenu un outil incontournable et fort bien documenté – , sans oublier le Forum des aînés, qui a réuni plusieurs milliers de personnes durant ses belles années à l’aréna de Magog. «Le Forum des aînés a tout de même duré pendant 12 ans, tient-il à rappeler. Quant au Bottin, je suis très fier de ce qu’il est devenu; ce document est attendu par plusieurs personnes chaque année».
À titre de coordonnateur régional pour les aînés, il a pu mettre à profit son expertise à travers la région, mais aussi outre-mer. «On a développé des outils pour la prévention des abus financiers, le type de maltraitance le plus répandu. Je suis même allé en Europe pour présenter ce qu’on avait développé ici», se remémore-t-il.
Améliorer le sort des personnes handicapées a également occupé une bonne part de sa vie professionnelle. L’organisateur communautaire a notamment participé au développement de Han-Logement «Avec cet organisme, nous avons changé complètement la qualité de vie de plusieurs personnes handicapées, en leur donnant accès à un milieu de vie adapté à leur condition. La valeur de tous ces projets dépasse maintenant les 10 millions $», explique-t-il.
Une carrière résumée… en 200 pages
Parler de toutes les implications de Paul Martel au fil des 29 dernières années (Banque alimentaire, Coop de services à domicile, Table de concertation des aînés, Sécuri-Téléphone, etc.) serait impossible dans un seul article de journal.
Voilà pourquoi le principal intéressé a cru bon «rédiger ses mémoires» dans un recueil de plus de 200 pages, un document qui regroupe un résumé de toutes ses actions, en plus d’une multitude de découpures de presse. «Ça illustre une belle évolution du milieu communautaire, mais ça m’a aussi permis de constater que Memphrémagog est une région très dynamique. Je suis choyé d’avoir occupé un emploi ici», résume le futur retraité de 59 ans.
Dès les premières pages de son document, il rappelle son entrevue d’embauche et l’appel téléphonique de son futur patron, qui allait orienter toute sa carrière le 8 décembre 1987. «Jean Lavigne (dir. gén. du CLSC Alfred-Desrochers) m’avait appelé pour me dire «Paul, nous avons décidé de te faire confiance». Qui aurait pu imaginer tout ce que cette phrase allait engendrer dans ma carrière et dans ma vie?», se questionne-t-il.
Parions que M. Lavigne n’a jamais regretté son choix…
De 70 à 17 000 employés
De 1988 à 2017, Paul Martel a vécu de profonds changements dans son milieu de travail. Embauché à l’époque par le CLSC Alfred-Desrochers (situé sur la rue Sherbrooke), il a vu son organisme fusionner avec le Centre de santé Memphrémagog au milieu des années 1990, puis tout récemment avec le CIUSSS de l’Estrie. «Nous étions 70 employés à l’époque, et notre structure en compte maintenant 17 000. Nous sommes passés d’un milieu familial à une grande ville», a-t-il imagé.
Avant de s’amener dans la MRC de Memphrémagog, Paul Martel avait passé sept ans à l’emploi de Sercovie à Sherbrooke. Au total, sa carrière dans le milieu communautaire totalise 36 années.
Une retraite active
À l’instar de toutes les personnes qui s’apprêtent à quitter leur travail, Paul Martel se promet bien d’avoir une retraite active. Grand amateur de plein air, il espère augmenter ses sorties en vélo, en ski de fond et en randonnée pédestre. «Je veux être en forme pour profiter de la soixantaine», a-t-il exprimé.
Le futur retraité compte également donner du temps pour quelques causes bénévoles. «J’ai côtoyé des centaines de bénévoles tout au long de ma carrière, et j’ai toujours admiré leur implication. J’ai aussi vu énormément de gens qui ont été transformés et qui ont retrouvé leur équilibre après avoir participé à des groupes communautaires», a-t-il fait valoir.