Une mère endeuillée veut faire changer la statistique
L’arrivée de l’été rime avec vacances et bonheur pour bien des gens. Par contre, pour Marie-Nael Lessard, c’est une tout autre histoire depuis le 1er septembre 2012, jour où une partie de cache-cache a tourné au drame pour son fils de 3 ans.
Tout était pourtant en place pour une journée mémorable alors que la parenté était réunie sur le chemin Laverdure à Magog afin de célébrer quatre anniversaires en même temps, dont celui du petit Nathan. Pour lui, l’occasion était surtout belle pour s’amuser avec ses cousins, ses cousines et ses amis, comme le font tous les enfants lors de ce genre d’événement.
Il lui fallait trouver la meilleure cachette qui soit, celle qui lui permettrait de sauter et de crier de joie en savourant la victoire. De sa plus grande naïveté, il a tout essayé, si bien qu’il a bel et bien été le dernier retrouvé. Cependant, l’issue n’a pas été celle attendue puisque c’est inconscient, dans la piscine du voisin, que son corps inerte a été repêché. Malheureusement, il était déjà trop tard pour le sauver.
«Entendre parler de noyade, j’ai toujours trouvé cela difficile, mais depuis que mon fils en est devenu une statistique, c’est de la pure torture, raconte sa mère, la voix tremblotante d’émotions. Depuis son départ si soudain, je continue à vivre dans un cauchemar. Heureusement que son petit visage, avec son grand sourire, continu à me garder saine d’esprit.»
Bien que le vide laissé par l’absence de son bambin ne puisse jamais être comblé, Marie-Nael Lessard souhaite au moins que sa mort ne soit pas vaine. En ce début d’été, elle brise le silence dans l’espoir de faire réfléchir les gens sur la sécurité des piscines résidentielles. Elle lance un cri du cœur aux propriétaires et à tous ceux qui ne sont pas à l’abri d’une telle histoire d’horreur. Une histoire qui n’arrive pas seulement aux autres, comme elle l’a cruellement apprise.
«Si on peut épargner ne serait-ce qu’une seule petite vie, ce serait déjà un grand soulagement pour tout le mal que ma famille et moi avons vécu et que nous éprouvons encore aujourd’hui. Tout le monde aurait voulu sauver Nathan, mais la vie en a décidé autrement», conclut cette mère de deux autres enfants.
Notons que depuis 2000, le nombre de noyades a diminué d’environ 34 % au Québec, baissant ainsi la moyenne de 100 à 80 noyades annuellement. Des règlements plus sévères sont entrés en vigueur en 2010, mais encore à ce jour, les piscines déjà existantes avant l’adoption de ce nouveau règlement n’y sont pas soumises.
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