Une médecin de famille et jeune maman partage son expérience

GARDERIE.  Une médecin et jeune mère de famille a senti le besoin d’intervenir lors de la dernière séance du conseil municipal d’Orford, afin d’afficher publiquement son appui au projet d’un Centre de la petite enfance (CPE) qui suscite de vifs débats dans la communauté.

Karine Emond tenait à partager son expérience personnelle pour témoigner aux élus le grand besoin de places en garderie dans le Canton d’Orford. La principale intéressée fait partie de ces parents qui cherchent désespérément une place  depuis des mois et qui doivent composer avec un lot d’incertitudes.

« Comme je suis une maman solo, il n’y a pas beaucoup de revenus qui rentrent si je ne travaille pas, alors je n’ai pas le choix de retourner au travail, explique celle qui est médecin de famille à la Clinique du Lac. Mais je ne peux pas le faire sans garderie. En ce moment, j’ai une gardienne qui me dépanne pour me permettre de faire du temps partiel. Mais c’est loin d’être idéal, surtout pour mes collègues qui se partagent mes heures de garde à l’hôpital pendant mon absence. »

L’Orferoise ne cache pas que les derniers mois ont été excessivement éprouvants. Si bien qu’elle a entrepris des démarches auprès des décideurs, dont le député d’Orford Gilles Bélanger, afin de manifester sa détresse. « Ç’a été beaucoup de stress et bien des nuits d’insomnie qui n’ont pas été causées par les pleurs du bébé. J’étais même rendue à un point que si rien ne débloquait, j’étais prête à retourner dans ma ville natale, où mes parents seraient là pour me donner un coup de main », partage celle qui vit dans Memphrémagog depuis une dizaine d’années.

Ce cri de cœur a finalement été entendu puisque la docteure s’est récemment vue attribuer une place en CPE. Son petit Augustin, aujourd’hui âgé de 9 mois, y sera accueilli dès septembre prochain. Une bonne nouvelle qui n’empêche pas Mme Emond de vouloir faire bouger les choses, par solidarité envers les autres parents « qui sont dans le même bateau ». « Je sais que je suis très, très chanceuse, car c’est le fait que je sois médecin qui a fait bouger les choses. À l’inverse, ça m’interpelle encore beaucoup, car j’ai plusieurs amies qui sont toujours dans l’attente et qui vivent les répercussions au quotidien. »

« Je peux comprendre que des élus émettent des réserves ou posent des questions sur le projet qui est à l’étude à Orford, ce qui est tout à fait normal. Mais je pense que la moindre des choses, face à la détresse que vivent bien des citoyens actuellement, est d’en évaluer la faisabilité avant de s’y opposer », conclut-elle.

Rappelons que les élus analysent la possibilité d’assumer les coûts d’une future construction qui abriterait à la fois un CPE et un centre communautaire. Un contrat pour la réalisation des plans préliminaires a été récemment octroyé afin notamment d’en évaluer les coûts. La résolution a été adoptée dans la division puisque trois élus s’y sont opposés.