Un créancier réclame une enquête sur la faillite de Bleu lavande
Un créancier ayant perdu plusieurs milliers de dollars dans la faillite de Bleu lavande réclame une enquête pour expliquer les problèmes financiers de cette entreprise du Canton de Stanstead.
A. Lefebvre & Cie, qui fabrique notamment des confitures et des gelées depuis plus de 30 ans à Bolton-Est, a perdu une importante partie de son chiffre d’affaires dans cette faillite. Son propriétaire Alain Godbout demeure en furie malgré l’annonce de la relance. «Tout ce dossier ne sent pas la lavande», ironise-t-il en pensant à d’innombrables questions sans réponse.
M. Godbout exige une enquête pour faire la lumière sur une faillite qu’il considère non conventionnelle. Il rappelle que Bleu lavande a profité de plusieurs années de prospérité avant de s’écrouler en quelques mois. «Pourquoi ne pas avoir tenté de redresser l’entreprise avec une restructuration et une réduction des dépenses», se questionne-t-il avec amertume.
Il ajoute également, tout comme pour plusieurs autres fournisseurs ayant perdu un total de deux millions de dollars, que les commandes en provenance de Bleu lavande ont augmenté dans la dernière année avant la faillite. «J’ai de la difficulté avec cette augmentation de la demande, car les propriétaires devaient savoir que les finances sombraient lentement», indique-t-il.
D’autres pensent que les stocks ont augmenté volontairement pour se faire un bel inventaire pour les futurs acheteurs, et ce, sans avoir à le payer. En d’autres mots, plusieurs créanciers pensent que cette faillite était planifiée.
Alain Godbout s’interroge aussi sur la vérification des institutions financières dans cette aventure. Selon lui, les 150 petits créanciers non garantis se font régulièrement vérifier leurs livres. «Alors, qu’est-ce qui s’est passé avec Bleu lavande, d’autant plus qu’une partie de la dette de 8,6 M $ provient de fonds publics?», s’interroge-t-il.
Tout comme d’autres créanciers, il met également en doute la véracité de l’achalandage estimé à 200 000 personnes annuellement, la réduisant davantage à 40 000 par année.
La provenance de la lavande est également remise en question. Selon M. Godbout, et selon des informations qui circulent dans les médias, l’entreprise achetait une partie de sa matière première de l’étranger, car la plantation du Canton de Stanstead ne suffisait pas à la demande.
Il prend aussi avec un grain de sel la relance de cette entreprise, qui a été récemment achetée par des hommes d’affaires estriens. «Je ne serai jamais content tant et aussi longtemps que je resterai dans la noirceur. On verra si on m’appelle si je contribue à la relance de Bleu lavande ou non», indique-t-il.