Un colosse amoureux du théâtre à Magog
HOMME FORT. Mieux connu pour sa carrière d’homme fort ou encore pour son travail de policier, Sébastien Grenier possède un talent artistique qui en surprendra plusieurs, celui de comédien. Et il éprouve autant de plaisir à monter sur les planches qu’à soulever des charges de 300 kilos.
Avec sa stature imposante – environ 6’00" et 300 lb – , Grenier passe rarement inaperçu dans un un lieu public. Surtout qu’il est un véritable moulin à paroles.
Difficile à croire qu’il fut autrefois un adolescent timide et renfermé. «J’ai commencé le théâtre, tout comme l’entraînement, afin de sortir de ma coquille. J’en ai fait durant cinq ans à l’école secondaire de La Ruche et j’avais même reparti la radio étudiante sur l’heure du midi. Les arts m’ont complètement transformé», reconnaît le colosse magogois.
En parallèle avec sa carrière de policier, Sébastien Grenier a passé les deux dernières décennies à faire des compétitions d’hommes forts ou de dynamophilie, en plus d’occuper depuis quelques années la présidence de la Canadian Powerlifting Association.
L’appel de la scène s’est toutefois fait réentendre il y a un peu plus d’un an, lorsque son ancien professeur de théâtre à La Ruche, Jean-Claude Gosselin, avait lancé un avis de recherche pour sa nouvelle pièce. «J’ai vu une annonce dans le journal à l’effet qu’on cherchait des comédiens pour la comédie «Les Voisins» (de Claude Meunier et Louis Saïa). Je me suis décidé à donner un coup de fil à Jean-Claude et, la première chose qu’il m’a dite, c’est qu’il attendait mon appel depuis 25 ans», raconte-t-il en riant.
«J’avais déjà joué dans «Les Voisins» au secondaire et j’ai eu la chance de reprendre le même personnage 25 ans plus tard», ajoute-t-il.
Galvanisé par son retour sur scène, Sébastien Grenier récidive cette année avec un rôle dans la pièce «Zone», de Marcel Dubé. Le défi sera toutefois différent, car il s’agit d’une dramatique. «Je me retrouve dans un autre registre, puisque j’ai toujours joué dans des comédies. En plus, je ne connaissais pas cette pièce et ça m’a pris quelques pratiques avant de vraiment l’apprécier et d’entrer dans la peau de mon personnage (un directeur de police très strict)», avoue-t-il.
«La pièce a été écrite dans les années 1950, mais la problématique qu’on y retrouve est toujours d’actualité. On y parle notamment de jeunes qui n’ont pas de travail et qui ne savent pas quoi faire, et qui souffrent en raison d’un père absent, violent ou alcoolique. Ces jeunes vont faire quelques mauvais coups pour se désennuyer, mais on découvrira plus tard qu’ils sont impliqués dans des choses beaucoup plus graves», dévoile-t-il.
Produite par la troupe de théâtre Renaissance, la pièce «Zone» sera présentée au Théâtre Magog (125, rue Principale Ouest) les 22, 23, 29 et 30 avril.