Un ange-gardien «virtuel» depuis 20 ans
SURVEILLANCE. Tout en ayant possiblement sauvé une douzaine de vies, le programme Pair s’est avéré un formidable outil pour aider au maintien à domicile de nombreuses personnes âgées dans la MRC de Memphrémagog au cours des 20 dernières années.
À l’heure où les communications transigent davantage par les médias sociaux, le programme Pair est plus pertinent que jamais puisqu’il assure un service de surveillance quotidien auprès des personnes vivant seules.
Ce service s’effectue par le biais d’appels informatisés, et ce, tout à fait gratuitement. «Pour bien des personnes âgées, c’est le seul appel téléphonique qu’elles reçoivent durant la journée. En plus d’apporter un élément de sécurité, ça aide à briser une forme d’isolement», lance le capitaine de la Régie de police Memphrémagog, Yves Denis, l’un des responsables de l’implantation du programme Pair en 1994.
«À cette époque, je venais tout juste de déménager dans la région, et l’un de mes premiers mandats était justement de débuter ce programme. Nous avons reçu un bon soutien financier de la Caisse populaire (14 000 $), mais l’ancien maire Paul-René Gilbert (Magog) et son collègue Rosaire Fillion (ancien Canton de Magog) ont également contribué au lancement. Sans eux, ça n’aurait sans doute pas démarré», laisse entendre M. Denis.
30 000 appels annuellement
Lancé modestement le 7 septembre 1994, le programme Pair compte aujourd’hui plus de 130 abonnés à travers la MRC de Memphrémagog. Annuellement, ça représente près de 30 000 appels de surveillance. Les membres peuvent choisir le nombre d’appels quotidiens, le moment de la journée ou la langue du «messager». On peut même y inclure un service de rappel pour les médicaments.
Si la personne ne répond pas après trois appels consécutifs, une alerte est donnée aux membres de la famille, et, si nécessaire, aux autorités policières. «L’un de nos abonnés a été secouru en mars dernier, après avoir subi une fracture de la hanche. Après trois appels sans réponse, son fils a été contacté et il a trouvé son père étendu au sol. Sa blessure a nécessité trois mois d’hospitalisation», a raconté le responsable du comité Pair Memphrémagog, Paul Tear.
«Même s’il doit se déplacer plus difficilement aujourd’hui, l’homme a pu retourner à son domicile et il conserve son autonomie».
Porte-parole provincial du programme Pair, le chanteur Michel Louvain a tenu à rappeler que cette initiative n’était pas exclusive aux personnes en perte d’autonomie. «N’attendez pas d’en avoir réellement besoin avant de vous abonner; faites-le plutôt à titre préventif», a-t-il plaidé dans un message promotionnel.
Pour s’inscrire ou en apprendre davantage, on peut communiquer avec l’un des trois centres d’action bénévole de la région (Magog, Stanstead ou Missisquoi-Nord), ou encore appeler à la Régie de police de Memphrémagog (819 843-3334, poste 0).