Un ancien moniteur de ski revient enfin chez lui au Mont-Orford

TÉMOIGNAGE. Certaines images valent mille mots. C’est le cas d’un cliché pris tout récemment au sommet du Mont-Orford où un aperçoit des coureurs célébrer leur ascension après avoir poussé jusqu’au sommet une chaise adaptée, dans laquelle prenait place un ancien moniteur de la montagne, atteint de sclérose en plaques.

Il s’agissait d’une deuxième ascension pour Jean-François Gerega en quelques mois, lui qui avait renoué avec sa montagne préférée l’automne dernier. À ce moment, il s’agissait d’une première remontée après plus de dix ans pour le résident d’Orford, dont la maladie a paralysé progressivement ses membres principaux, le rendant ainsi prisonnier de son corps. «La première fois que je suis retourné et que j’ai revu les paysages et les pistes de ski que je dévalais régulièrement par le passé, ça été vraiment spécial. Je suis arrivé dans la région assez jeune et même quand je travaillais comme menuisier, je passais souvent mes après-midi à skier au Mont-Orford. Ça m’a fait du bien de revenir», partage l’homme âgé de 60 ans.

Au-delà du plaisir à vivre cette expérience, M. Gerega se dit impressionné par les gens qui rendent ce rêve possible. Lors de la dernière ascension le 17 juillet dernier, l’homme était notamment accompagné par des membres du Groupe Performance Sportive (GPS), qui ont poussé l’appareil (Dahü) spécialement conçu pour les terrains accidentés. «C’est tellement beau de les voir aller et en plus, ils vont tellement vite, s’étonne encore le «passager» invité. Je ne sais même pas s’ils se sont arrêtés. Même dans les endroits plus escarpés, leur entraîneur était là pour les motiver et s’assurer qu’ils gardent le rythme. Ce sont des gens de cœur qui n’ont pas peur de mettre leur cœur à l’effort!»

Ce dernier invite les gens en grand nombre à participer au Défi Everest, organisé au Mont-Orford les 4, 5 et 6 septembre prochain. Le défi consiste à réaliser 19 ascensions en continu avec des équipes de 4 à 5 personnes, incluant une personne à mobilité réduite. L’objectif est de recueillir 10 000 $ pour la Fondation des sports adaptés.

«Cette maladie, c’est comme si je l’avais depuis la naissance. Ça me suit et je dois composer avec, partage Jean-François Gerega, qui a reçu le lourd diagnostic en 2008. J’ai arrêté de lire là-dessus, car on se fait des espoirs pour finalement être déçus puisqu’en réalité, ça ne bouge pas beaucoup. C’est pourquoi il faut continuer à financer les recherches.»

UNE PAIE QUI N’A PAS DE PRIX

Ayant lancé le Défi Everest l’an dernier, Fernand Courchesne est plus motivé que jamais en vue de la deuxième édition. En plus de vouloir amasser plus d’argent, l’ultra-marathonien est déterminé à effectuer les 19 remontées du Mont-Orford, malgré une blessure récente au tendon d’Achille. «Je m’entraîne vraiment fort pour y arriver, à raison de 15 à 20 heures par semaine. C’est quand même exigeant, sachant que je travaille à temps plein au CLSC de Magog et que je dois organiser l’événement. C’est un peu stressant, car le succès dépend vraiment de la participation des athlètes et de la générosité de tout le monde», rappelle M. Courchesne.

Pour son événement, il espère compter sur la participation de 60 à 100 coureurs, en bonne forme physique. Ceux-ci seront regroupés en équipe, selon leur niveau d’endurance. L’organisateur souhaite aussi accueillir 19 participants différents, qui prendront place dans le fauteuil roulant tout-terrain lors des ascensions. «Comme athlète, on cherche toujours à repousser nos limites. Mais le Défi Everest va au-delà de l’exploit sportif. On fait vivre des moments uniques à des gens qui ne pensaient, peut-être, jamais retourner en haut d’une montagne. Je pense à Jean-François Gerega, justement, qui était un grand sportif par le passé. Notre paie, c’est de voir leur réaction une fois rendue au sommet. Ça leur fait autant de bien qu’à nous», conclut-il.

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