Trois et cinq heures d’attente pour une ambulance à Magog
SÉCURITÉ. Selon le Syndicat des paramédics Estrie – CSN, deux Magogois ont dû patienter trois heures et demie et presque cinq heures avant d’être secourus par les ambulanciers, le week-end dernier.
Le premier était en attente pour un transfert et des soins au CHUS de Fleurimont, tandis que le second s’est armé de patience après une chute au sol.
Dans la même matinée, un Sherbrookois a demandé l’aide des ambulanciers après une chute. Son appel a toutefois été répondu presque dix heures plus tard.
Ces trois événements sont survenus dimanche dernier (1er octobre), soit à la première journée du retrait de trois véhicules ambulanciers sur le territoire estrien.
Le Syndicat des paramédics Estrie – CSN lance un cri à l’aide pour infirmer cette décision prise pour des raisons budgétaires par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS. «Nous réclamons le retour permanent de ces trois véhicules, car la population est à risque et nos ambulanciers sont à bout de souffle», résume le président syndical, Samuel Côté.
Ce dernier mentionne que les cas ciblés plus haut auraient dû être couverts beaucoup plus rapidement, même s’ils n’étaient pas urgents ni prioritaires. «Les normes prévoient une réponse sous les trois heures pour une chute, qui peut parfois mal tourner, pas en dix heures», s’inquiète-t-il.
M. Côté tient à signaler que la situation était déjà précaire en Estrie avant même le retrait des trois véhicules. Il cite l’exemple d’un arrêt cardio-respiratoire à Sherbrooke, le 26 septembre dernier en soirée. Une ambulance de Coaticook est venue en relève, car les véhicules sherbrookois étaient occupés ailleurs. «L’attente a été de 18 minutes au lieu des 8 minutes exigées», déplore-t-il.
Samuel Côté redoute une «pression énorme» sur les équipes et des «conséquences néfastes» pour les paramédics et les patients au cours des prochaines semaines. «On craint parfois le pire, surtout lorsqu’un véhicule de Sherbrooke prend une heure pour répondre à une urgence à Potton. D’autres moyens de pression suivront si rien ne bouge», termine-t-il.
Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS rassure la population
Par courriel, le CIUSSS de l’Estrie – CHUS tient à rassurer la population à l’égard de la desserte ambulancière du territoire de Sherbrooke. Selon la direction, trois ambulances supplémentaires sont mises en place chaque année pendant la période estivale afin de mieux répondre aux besoins de cette période achalandée.
Le CIUSSS mentionne que le retour à la couverture habituelle était déjà prévu et connu de ses partenaires. « Nous évaluons quotidiennement la situation en fonction de plusieurs paramètres comme le volume d’appel, les conditions météo et les activités grand public, explique l’établissement. Nous pouvons ajuster les ressources nécessaires pour répondre aux besoins. »
Le nombre d’ambulances accordé sur le territoire est effectué par le ministère de la Santé, sous les recommandations du CIUSSS de l’Estrie – CHUS.