Tribune libre: le français au Festival Orford
Vendredi soir dernier, j’ai assisté au dernier 5 à 7 du Festival Orford Musique. Les 5 à 7 qui ont lieu au Parc de la Rivière aux cerises sont un événement fort agréable et une occasion de prendre un petit apéro sous les arbres au son de la musique jouée par les stagiaires de l’École de musique d’Orford.
Toutefois, hier soir, j’ai eu mal à ma langue. L’introduction des œuvres jouées a été donnée en français par une employée du Festival mais les stagiaires qui se sont adressés au public ont parlé en anglais seulement et cela sans le moindre petit mot pour s’en excuser. On comprend bien qu’Orford est une école qui attire des stagiaires de partout dans le monde et que ceux-ci ne parlent pas nécessairement le français. Mais si ces stagiaires ne maitrisent pas le français le moins qu’ils pourraient faire serait de s’en excuser auprès du public.
Et que penser des stagiaires canadiens qui ont certainement dû étudier l’autre langue durant leurs études primaires et secondaires? Profiter de leur présence au Québec pour dépoussiérer leur français, ce serait reconnaitre que la langue du Québec, qui les accueille, est le français. Et ce ne serait pas si difficile : sonata en français c’est sonate…fugue en anglais c’est aussi une fugue en français, etc. Ils pourraient aussi simplement saluer le public en français. C’est vraiment pas forçant mais l’impact symbolique dépasse de loin l’effort soumis.
On ne peut pas dire que le français soit négligé par le Festival Orford Musique. Les bénévoles et le personnel du festival -y compris le directeur musical Wonny Song- assurent la présence et même la prédominance du français dans les activités. Toutefois, les organisateurs pourraient voir ceci comme une occasion d’éduquer les stagiaires à la réalité québécoise. Je pense surtout aux jeunes musiciens canadiens à qui on devrait inculquer un meilleur respect de l’autre langue officielle de leur pays.