TRIBUNE LIBRE: Cri du coeur pour notre forêt
Bonjour Mme Pelletier,
Je vous lance un vrai cri du cœur au nom des nombreux citoyens qui sont contre le développement immobilier de la rue de Hatley et qui tiennent encore à garder notre forêt urbaine intacte.
Vous n’arrêtez pas de nous dire que nos commentaires sont pris en considération, mais, pour vrai, nous ne nous sentons pas du tout entendus. Vous essayez encore de nous vendre un projet de développement amélioré, mais nous savons tous qu’une fois que les promoteurs commencent à détruire cette forêt, l’écosystème qui se trouve autour et à proximité (comme le marécage et la tourbière) va être atteint. Les bandes des arbres laissés de chaque côté de la piste cyclable ne serviront qu’à des fins esthétiques et ne pourront jamais reproduire l’écosystème créé au fur du temps dans cette forêt.
La nouvelle réalité de cette piste cyclable va être le bruit, la pollution et l’éclairage urbain qui vont finir par chasser la présence des oiseaux, animaux, insectes et humains qui la partagent dans le moment. Et, c’est une décision irréversible : une fois détruit, nous perdrons cet écosystème plein de beauté et de vie pour toujours.
Pour les utilisateurs réguliers, cette forêt urbaine est plus qu’une place de promenade : c’est un milieu de vie que nous connaissons et apprécions dans toutes ses couleurs et saisons. En été, quand Magog est envahi par les touristes, nous prenons refuge dans la tranquillité de cette forêt. Les écoles l’utilisent comme classe vivante pour apprendre aux enfants à connaître et valoriser la nature. Pour les amateurs d’ornithologie, cette forêt est un trésor, étant donné qu’elle occupe la quatrième place en Estrie pour la variété des oiseaux qu’y se trouvent. Nous perdrions tant avec ce développement immobilier et nous gagnerions si peu : des logements qui seraient loin d’accès pour la plupart des Magogois, du profit monétaire pour les promoteurs et de l’argent en taxes pour la ville.
Oui, c’est vrai que nous vous plaçons dans une position difficile, mais qui dit que vouloir apporter du changement ou agir autrement est facile? Vous vous plaignez du coût que la ville doit assumer pour conserver cette forêt, mais, dans nos jours de crise climatique, la survie d’une forêt urbaine n’a pas de prix. Ne voulons-nous pas démontrer à nos enfants par nos actions présentes et futures que nous considérons la protection de leur environnement primordial et que nous faisons tout notre possible pour leur laisser une planète terre en santé?
Beaucoup des jeunes m’ont manifesté l’impotence qu’ils sentent face aux décisions prises par la ville disant que rien ne servait de signer une pétition contre ce projet si la ville finissait comme toujours par faire ce qu’elle voulait. Est-ce que c’est ce type de sentiment que nous voulons renforcer dans notre jeunesse : que ça ne vaut pas la peine de voter ni de s’exprimer politiquement parce que les citoyens de Magog n’ont pas vraiment une voix? C’est à vous de faire un changement, avec nous tous en arrière de vous.
Merci pour votre écoute
Rose Marie Morales
Magog