Soins de santé à l’hôpital de Magog: une rencontre de la dernière chance avant les coups d’éclat

SANTÉ. Le Comité de vigie de l’hôpital Memphrémagog (CVHM) promet des moyens de pression d’envergure advenant que la direction de l’hôpital continue de «faire la sourde oreille» à ses revendications, dans la foulée de la réforme du ministre Gaétan Barrette. Devant une salle comble à l’hôtel de ville de Magog, mardi matin, le porte-parole du CVHM, Jean-Guy Gingras, n’est pas passé par quatre chemins. Il a fait savoir au CIUSSS de l’Estrie – CHUS que les citoyens de la région prendront les grands moyens pour se faire entendre si le statu quo demeure. Un point de non-retour sera franchi, promet Jean-Guy Gingras, au terme d’une ultime et dernière rencontre avec la grande patronne de l’hôpital, Patricia Gauthier, prévue dans les semaines à venir. «Ça fait 18 mois que le Comité est diplomate, mais aujourd’hui, on a atteint la limite de notre patience. Ils ont encore annoncé un déficit de 14 M$, tout en promettant de ne pas couper dans les services. C’est impossible! Le citron est déjà pressé au maximum. S’ils n’avaient pas transféré des millions aux médecins, on n’aurait pas un tel déficit», s’insurge Jean-Guy Gingras, visiblement à bout de nerfs. À moins d’un revirement majeur, le CVHM ira de l’avant avant son premier coup d’éclat, au retour des vacances. Plus de 300 bénévoles seront nécessaires pour procéder à un porte-à-porte, dans l’ensemble la MRC, pour faire signer une pétition. Celle-ci exigera le retour d’une direction locale ainsi que le maintien et l’amélioration de services à Magog au lieu d’une centralisation à partir de Sherbrooke, comme c’est le cas à l’heure actuelle. «On ne fait pas de politique, mais la pétition sera remise aux candidats des prochaines élections avant d’être déposée à l’Assemblée nationale dès l’arrivée du nouveau gouvernement. S’il faut y aller à sept, dix ou douze autobus, on va le faire. S’il faut planter des pancartes devant le Parlement, on va le faire. S’il faut s’unir avec d’autres régions, on le fera. Chose certaine, on ne restera pas les bras croisés», ajoute le porte-parole. Une dégradation sur le terrain Ex-cadre du réseau de la santé œuvrant en santé mentale, Martin Robert a profité de la tribune pour faire connaître l’état de la situation sur le terrain. Selon lui, le climat de travail est devenu très difficile depuis la mise en place de la réforme de la santé. «On n’a jamais vu le moral des troupes aussi bas à Magog. Pourquoi? Parce que toutes les décisions se prennent à Sherbrooke et c’est devenu très lourd. Toute demande passe par un formulaire, que ce soit pour des besoins en ressource ou l’autorisation d’un projet. Ça décourage le monde et ça coûte très cher en congés de maladie», déplore M. Robert. Celui qui a également siégé au conseil d’administration du CIUSSS de l’Estrie – CHUS constate que la clientèle vulnérable est beaucoup moins desservie. «Quand on nous dit que 85% de la population a un médecin de famille, je peux dire que les plus vulnérables à Magog n’en ont plus, assure l’intervenant. Avant, il y avait un médecin qui s’en occupait et qui était payé par le CLSC. Ce médecin a pris sa retraite. Au lieu de le remplacer, on donne la responsabilité aux groupes de médecine familiale de faire ce travail. Pour moi, c’est une coupure qui affecte directement gens les plus vulnérables.» Par ailleurs, à sa dernière séance publique, la MRC de Memphrémagog a reconnu officiellement le Comité de vigie comme interlocuteur auprès de l’établissement.