Soins de santé à l’hôpital de Magog: de petits gains, mais encore de gros points d’interrogation

SANTÉ.  Réclamant depuis des années le retour d’une gouvernance locale à l’hôpital de Magog, le comité de vigie santé services sociaux Memphrémagog a obtenu une victoire qu’il qualifie de « demi-teinte » tout récemment, avec l’arrivée en poste d’une coordonnatrice opérationnelle locale.

Le président du comité, Jean-Guy Gingras, est loin de crier victoire depuis qu’il a appris en décembre dernier la création de ce nouveau poste au sein du réseau local de Services de la MRC de Memphrémagog. «On voit cette décision comme un compromis, car on s’attendait plutôt à l’arrivée d’un directeur général à Magog, comme il y avait avant la réforme Barrette. La bonne nouvelle, c’est que la coordonnatrice se rapportera directement au bras droit du président-directeur général du CIUSSS, Stéphane Tremblay, ce qui est quand même bon. On va donc laisser la chance au coureur et donner le temps à la nouvelle coordonnatrice de faire ses preuves avant de juger son travail», soutient Jean-Guy Gingras. 

Encore beaucoup de pain sur la planche

Même si l’état de la situation entourant le centre hospitalier magogois paraît moins alarmant à première vue aujourd’hui, comparativement à 2017 lorsque le comité a été créé, les préoccupations demeurent bien réelles et fort nombreuses, selon M. Gingras. Il cite les défis entourant la pénurie de personnel, les lacunes en travail social qui touchent la santé mentale et la protection de la jeunesse, les soins à domicile et les délais d’attente en salle d’opération pour les résidents de Magog et des environs. 

«Depuis qu’il n’est plus géré localement, le bloc opératoire est devenu une succursale des hôpitaux de Sherbrooke, image-t-il. On l’utilise comme soupape d’échappement aux listes d’attente, sans tenir compte d’où viennent les patients. Avant, les gens de Memphrémagog avaient un accès privilégié à leur hôpital, et les délais étaient vraiment rapides pour se faire opérer. Maintenant, ils sont considérés comme des patients parmi tant d’autres. Certains doivent même aller à Sherbrooke pour se faire soigner.»

Lancer un message aux têtes dirigeantes

Tout en soulignant avoir une bonne communication avec les dirigeants du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Jean-Guy Gingras et son équipe prônent encore la vigilance. À leur avis, le comité a été assez patient pour que le temps soit venu d’avoir des changements concrets et notables. 

«On a l’impression de faire du surplace depuis deux ans. Je comprends qu’il y a eu la COVID, mais maintenant, ce n’est plus une excuse. On veut des échéanciers avec des dates précises à nos demandes et s’il faut brasser plus fort pour y arriver, nous allons le faire.»

Le président invite d’ailleurs la population à participer en grand nombre à une rencontre organisée par le CIUSSS de l’Estrie – CHUS ce soir (8 mars), au Marais de la Rivière-aux-Cerises. Le PDG Stéphane Tremblay sera sur place pour répondre à toutes les questions, en compagnie d’autres gestionnaires. Cette rencontre débutera à 19 h.