Selon Météo Média, la chaleur ne s’installera pas avant juin
MÉTÉO. En entrevue avec TC Media il y a deux mois, Météo Média émettait ses prédictions pour le printemps et l’été, annonçant avec certitude des températures douces et sèches. Visiblement, Dame nature a eu un léger retard dans la livraison des beaux jours. Pourquoi un tel changement et à quoi peut-on maintenant s’attendre pour le reste du printemps? Météo média répond une fois de plus à nos questions.
Le phénomène El Nino, qui nous a fait vivre l’hiver le plus doux jamais enregistré depuis les 75 dernières années, n’aura pas eu l’effet escompté pour le printemps. Il y a deux mois, Météo Média prévoyait avec assurance des températures plus douces que la normale pour le printemps et l’été, mais selon leurs nouvelles analyses, ce ne sera pas le cas. Du moins, en ce qui a trait au printemps.
«C’est trop tôt pour parler de l’été, indique Marie Josée Grégoire, météorologue à Météo Média. Mais selon nos analyses, la chaleur ne sera pas tellement au rendez-vous pour la dernière partie du mois de mai et le début du mois de juin. C’est certain qu’il y aura des poussées de chaleur, mais elles ne se prolongeront jamais bien longtemps.»
Météo Média parle d’un déficit d’environ 15 jours, en ce qui a trait à l’arrivée de la chaleur. Mais qu’est-ce qui a bien pu se produire entre les prévisions faites en mars et le constat que l’on fait aujourd’hui?
Disons que les différents modèles météo n’ont pas misé sur le bon phénomène climatique; entre El Nino et l’anomalie de la température de l’eau dans l’Atlantique, les météorologues ont cru que la chaleur l’emporterait.
«L’aperçu des prévisions du printemps que nous avons fait cet hiver était vraiment caractérisé par El Nino, précise Mme Grégoire. D’ailleurs, on a eu un hiver très doux. On s’attendait à ce qu’il reste fort très longtemps, mais il a finalement eu une moins grande répercussion que la tache d’eau froide de grande étendue qui se trouve dans l’océan Atlantique Nord depuis un an.»
Cette fameuse tache a eu un très gros impact, mais presque seulement sur le Québec. «En avril, précise Mme Grégoire, la majorité des secteurs sur la planète ont eu des températures au-dessus des normales de saison, sauf au Québec et dans l’est du Canada. Du côté ouest, il y a eu de grandes chaleurs. On a qu’à penser au feu en Alberta.»
Les modèles de prévisions
Ce sont entre autres avec les différents modèles de prévisions numériques (canadiens, américains et européens) que les météorologues font leurs analyses. Les modèles prennent en compte de nombreux paramètres.
«On regarde les données radars, les données satellitaires et les données d’observation, explique Mme Grégoire. Pour les données d’observation, il existe plusieurs stations météorologiques au Québec qui recueillent la température actuelle, la vitesse des vents et leur provenance, la température du point de rosée et le taux d’humidité. Ensuite, il y a sept équations mathématiques qui interprètent ces données et qui, par la suite, extrapolent dans le temps. On doit aussi tenir compte d’autres facteurs.»
Même s’il existe des modèles de prévisions numériques à long terme, Météo Média préfère attendre encore quelques semaines avant de faire ses prévisions estivales.