Sébastien Jacques poursuivra sa traversée des États-Unis en solitaire

MARCHE. Pour la première fois depuis son départ de Magog le 1er avril, Sébastien Jacques devra maintenant se débrouiller totalement seul dans sa traversée symbolique des États-Unis à la marche.

En début de semaine, le Magogois de 28 ans a fait un arrêt à son alma mater, l’Université Virginia Tech, avant de reprendre la route à destination de la Californie.

Jusque-là accompagné par sa mère, qui agissait comme support technique en voiture, Sébastien Jacques marchera maintenant de façon autonome, avec sa nourriture et son nécessaire pour le gîte entassés dans son chariot. «Je vais vraiment sortir de ma zone de confort, car ce sera de l’inconnu à chaque début de journée. En me levant, je ne saurai pas à quoi ressemblera mon horaire, jusqu’où je me rendrai, ni même à quel endroit je vais dormir. Tout ça va se décider en chemin», a-t-il expliqué, lorsque joint par téléphone dans le secteur de Evington, en Virginie.

«Juste de coucher dans une tente sera toute une aventure pour moi. Dans ma vie, je pense avoir fait du camping une seule fois seulement», ajoute en riant celui qui a déjà parcouru plus de 800 km.

Des débuts cahotiques

Athlète d’élite et tennisman de haut niveau, Sébastien Jacques a vu sa vie basculer durant son stage universitaire, étant mis K.O. par un kyste au cerveau.

Il a retrouvé la forme, il y a un peu plus de deux ans, après avoir subi une délicate intervention dans une clinique de Santa Monica.

Et c’est d’ailleurs pour encourager les gens à persévérer devant les difficultés – et pour aller serrer la pince du médecin qui lui a sauvé la vie – qu’il compte se rendre en Californie en parcourant plus de 5000 km durant son périple.

Ayant fait l’objet de quelques reportages médiatiques depuis son arrivée en sol américain le 21 avril, Sébastien Jacques avoue ne pas avoir eu la chance de rencontrer des jeunes dans les écoles, pour véhiculer son message d’espoir.

«J’ai eu beaucoup de rencontres avec les médias, mais je n’ai pas eu la chance de faire des approches avec les écoles. J’avoue avoir concentré mes énergies à surveiller ma forme physique et à prendre le bon rythme pour mon voyage».

D’ailleurs, les petites embûches n’ont pas tardé à apparaître dès le début du voyage. «Je me suis étiré un muscle derrière le genou après avoir marché la première journée. Mon rythme était beaucoup trop rapide. Heureusement, j’ai eu l’aide de deux excellents physiothérapeutes lors de mon passage à Québec. Ils m’ont soigné et ils m’ont fait comprendre que je devais diminuer le tempo», raconte l’ancien champion canadien chez les juniors.

«Pendant quelques jours, je me suis maintenu à une moyenne de 25 km par jour, et j’ai graduellement augmenté. Il n’est pas nécessaire de parcourir une distance moyenne de 40 km quotidiennement au début. J’ai encore beaucoup de temps pour augmenter mes distances».

Le marcheur de Magog s’attend aussi à connaître des conditions climatiques de toutes sortes. «Pour l’instant, les températures sont confortables, mais depuis le début, j’ai connu des tempêtes de neige (au Québec) et des journées de plus de 30 degrés. Je dois être prêt pour toutes les conditions», conclut-il.