Santé: des compressions de 25 M$ sont nécessaires en Estrie

SANTÉ. Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS dispose d’un budget de 1,2 milliard $ pour son année financière 2016-2017, mais devra réaliser des économies de 25 M$, soit environ 2 % du budget. Voilà les principaux éléments qui résument le budget (2016-2017) et dont les grandes lignes ont été dévoilées lors d’un point de presse mercredi.

Le ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) a effectivement demandé un effort de 11 M$ pour la prochaine année administrative. S’ajoute à ce montant, la somme de 14 M$, laquelle constituait une somme non récurrente octroyée l’an passé en soutien.

«C’est un budget qui est très centré sur les soins à la population», a insisté Pierre-Albert Coubat, directeur des ressources financières.

Selon les orientations budgétaires, 84,5 % du budget, soit une somme de 1 G$, sera consacrée aux soins et services à la population.

Les services de soutien technique (services alimentaires, entretien et aménagement de bâtiments, buanderie, lingerie, hygiène et salubrité, stationnement, etc.) s’accaparent un pourcentage de 10 % (125 M$) tandis que les services administratifs commandent des dépenses de 80 M$, soit 5,5 % du budget.

Pour y arriver, les dirigeants entendent prendre diverses mesures et comptent sur la collaboration de la population. «On devra repenser nos façons de faire dans nos 14 établissements», a mentionné à ce sujet Pierre-Albert Coubat.

Le CIUSSS de l’Estrie –CHUS devra notamment réaliser des économies de 9 M$ au niveau de l’administration.

«L’important, révèle Carol Fillion, directeur adjoint (programmes sociaux et de réadaptation), c’est de s’assurer que le patient puisse recevoir le bon service, au bon endroit et au bon moment. Il faut aussi voir à éviter les dédoublements. Éviter, par exemple, qu’un patient passe un premier test dans un établissement et que le suivi soit par la suite assuré dans une autre institution. On verra aussi à surveiller judicieusement tout ce qui concerne les médicaments et voir à une gestion très serrée de nos lits.»

La directrice générale Patricia Gauthier et le directeur général-adjoint, le Dr. Stéphane Tremblay, unissent leurs voix pour réclamer un soutien à la population. «Il faut l’aide de la population, dit-elle, Les gens devront accepter d’aller parfois à Magog ou Lac-Mégantic pour recevoir certains soins ou pour une chirurgie.»

«Il faut effectivement tenter d’améliorer l’accessibilité, de renchérir Stéphane Tremblay. Pour ce faire, les gens doivent se déplacer vers d’autres villes. C’est une possibilité pour eux d’attendre moins longtemps tout en ayant la même qualité de services. Actuellement, seulement une personne sur cinq accepte une deuxième option. Si trois personnes sur cinq acceptaient d’aller à l’extérieur de Sherbrooke, la situation pourrait s’améliorer.»

«Les gens semblent sous-estimer les installations que nous avons à Magog ou à Lac-Mégantic», ajoute Patricia Gauthier.

Trois grands secteurs cliniques ont été identifiés à cet effet : les chirurgies (pour une utilisation optimale de tous les blocs opératoires), les services d’imagerie médicale et les consultations médicales en services spécialisés.

«On ne parle donc pas seulement d’une diminution des ressources financières, mais aussi de nouveaux défis à relever, d’émettre Stéphane Tremblay. Nous en sommes conscients et savons qu’il faut se montrer imaginatifs..»

Quelques chiffres sur le budget

–      Budget de 1,2 milliard de dollars;

–      2e plus haut budget des 22 CISSS et CIUSSS du Québec;

–      84,5% du budget concerne les services cliniques;

–      10 % concerne les services techniques et hôtellerie;

–      5,5 % concerne les activités administratives;

–      Budget pour une journée : 3 M$;

–      135 000 $ par heure;

–      2 300 $ par minute;

–      1,5 % du budget du Québec.