Règlements plus sévères entourant la construction résidentielle: Bolton-Est choisit une pause plutôt qu’un référendum
RÉGLEMENTATION. Bolton-Est met une pause dans l’adoption de son plan d’urbanisme révisé qui incluait notamment des règlements plus stricts face au développement immobilier dans les milieux fragiles, alors que la prochaine étape consistait à la tenue d’un référendum.
Après plus de quatre ans de démarches, la Municipalité était à la dernière étape avant l’adoption finale de son nouveau plan d’urbanisme. Parmi les changements, on interdisait notamment la construction de maisons à plus de 350 mètres d’altitude, en plus d’agrandir jusqu’à 60 mètres la zone de protection des milieux humides.
Toutefois, au cours des derniers mois, une mobilisation citoyenne s’est orchestrée pour faire connaître ses inquiétudes et mécontentements face à ces changements. Une opposition qui est parvenue à freiner les procédures réglementaires, en forçant la tenue d’un référendum sur cet enjeu.
La Municipalité a finalement choisi de mettre cette refonte sur la glace. «Avec les élections municipales qui s’en viennent, les délais étaient serrés pour tenir un référendum, explique la mairesse de Bolton-Est, Joan Westland-Eby. Et au fil des procédures, le conseil a réalisé qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour sensibiliser les citoyens et leur expliquer notre vision et les objectifs derrière ces changements.»
Mme Westland-Eby est d’avis que la crise sanitaire a compliqué les consultations citoyennes, qui se sont tenues virtuellement plutôt qu’en présentiel. «Nous avons dû faire nos consultations à distance, avec des logiciels comme Zoom, et visiblement, ces outils sont loin de donner le même résultat que des échanges en personne. Si c’était à refaire, je crois que nous aurions fait appel à une firme spécialisée pour nous aider à utiliser ces outils technologiques plus efficacement», admet la première magistrate.
Avec cette décision, la Municipalité prend le pari que le prochain conseil se replongera dans ce dossier pour en finir avec une conclusion satisfaisante pour toutes les parties. Du moins, la mairesse sortante l’espère fortement. «Quand on voit certains projets immobiliers qui se construisent dans d’autres municipalités voisines, ça nous prouve toute l’importance de s’y attarder et de se donner des outils pour protéger la nature et nos paysages, poursuit la politicienne. Il y a trop d’éléments positifs et importants dans tout ce travail que nous avons fait pour ne pas aller jusqu’au bout.»
«Notre but n’est pas d’empêcher des propriétaires de construire sur leur terrain. On se donne simplement des exigences et des outils, grâce à un PIIA, pour que leur projet se fasse avec le moins d’impacts possible sur la nature. On ne veut plus que des gens coupent tous les arbres sur leur terrain pour ensuite replanter à leur guise, en changeant à jamais le paysage. Cette façon de faire est révolue», conclut Joan Westland-Eby.