Refuge Lobadanaki: 177 animaux sauvés d’une mort certaine

FAUNE. 177 animaux sauvages ont été sauvés d’une mort certaine en 2018, grâce à l’intervention du Refuge Lobadanaki de Saint-Étienne-de-Bolton, qui vient de terminer sa deuxième année complète d’opération. Les défis sont quotidiens à ce refuge, qui demeure encore bien méconnu du grand public. Pourtant, comme le raconte la propriétaire Anne-Marie Demers, les demandes sont nombreuses puisqu’il s’agit du seul centre de réhabilitation du genre dans la région. «On reçoit des animaux tous les jours et parfois, on est même contraint d’en refuser en raison d’un manque d’espace et de ressources. Dans 90% des cas, ces animaux sont abandonnés ou gravement blessés en raison de l’activité humaine. Chaque histoire est unique, ce qui rend notre travail encore plus complexe», explique Mme Demers, qui opère l’endroit avec son conjoint. Des animaux dans le salon Parmi les rescapés, il y a les bébés orphelins de la route, les animaux happés par des véhicules ou encore ce renard, qui s’est coincé la patte dans un piège. Bref, les exemples sont nombreux et certains frappent même l’imaginaire. «On a reçu un «Bambi» de 3 trois jours de vie très mal en point, qui avait encore son cordon ombilical. C’est un chien qui l’avait ramené dans sa gueule, à ses maîtres, sans le blesser, précise-t-elle. Pendant des semaines, j’ai dû m’occuper de Minifée comme si c’était mon enfant. Elle restait dans notre salon en raison de sa fragilité. Je l’allaitais et je dormais avec jusqu’à ce qu’elle accepte de dormir dehors. Aujourd’hui, elle est encore petite, mais en pleine forme. Il se pourrait qu’on la relâche au printemps.» Car au-delà de prodiguer les premiers soins aux animaux souffrants, la mission première du Refuge Lobadanaki est de retourner les pensionnaires dans leur milieu naturel. Cette étape est toujours difficile émotionnellement, admet Mme Demers, en raison de l’attachement qui se crée au fil du temps. «Si j’écoutais mon cœur, je les garderais tous. Mais c’est impossible, et surtout, ce serait très égoïste. Même si les animaux sont vraiment très bien traités ici, ça ne remplacera jamais le milieu d’où ils viennent. Pour y parvenir, je limite au maximum les contacts, même si j’ai tout le temps envie de les prendre dans mes bras», ajoute la mère de deux jeunes enfants. Le dilemme de l’euthanasie Certaines bêtes ont toutefois connu une fin plus difficile. Au total, 27 animaux sont morts. Dans certains cas, l’euthanasie s’est avérée inévitable. Mais pour d’autres, cette option ultime représente un véritable dilemme. «On a reçu un bébé moufette qui n’a aucune sensation du côté gauche. Quand elle marche, elle tombe tout le temps. Au-delà de son handicap, elle mange et va très bien. Est-ce un cas d’euthanasie?, se questionne Anne-Marie Demers. D’un côté, on se dit que ce n’est pas une qualité de vie, mais de l’autre, la moufette semble heureuse. Des choix déchirants du genre, on en a constamment.» Ouverture au grand public Puisque les coûts d’opération d’un tel établissement sont majeurs, le Refuge ouvrira un centre d’observation en 2019, vers la fin de la saison estivale. Les visiteurs pourront découvrir les animaux du Québec, tout en contribuant financièrement à la survie du Refuge. Les entrées dans les enclos seront toutefois interdites, sauf à ceux qui parrainent les animaux pour une somme variant entre 250 et 1000 $. «Le financement est toujours un énorme souci et ça le sera tant que nos installations ne sont pas complétées. On est chanceux d’avoir recueilli 14 000 $ lors de notre dernière soirée-bénéfice. Ça nous permet de respirer un peu plus. Surtout que je déteste «quêter» le monde, mais actuellement, nous n’avons pas le choix. C’est grâce aux dons en argent et en bénévolat qu’il est possible de faire une aussi grande différence», conclut-elle. Pour plus d’information: voir «Le refuge Lobadanaki» sur Facebook.

Ce renard s’était fracturé deux pattes en marchant sur un piège lorsque le Refuge Lobadanaki l’a accueilli. Malheureusement, en raison de la gravité de ses blessures, il a dû être euthanasié. (Photo gracieuseté – Refuge Lobadanaki)
Ce «Bambi» pourrait être relâché dans la nature ce printemps. À son arrivée au refuge à trois jours de vie, il était très mal en point et avait encore son cordon ombilical. (Photo gracieuseté – Refuge Lobadanaki)