Quitter le Brésil et se lancer en affaires au centre-ville
Derrière le nouveau restaurant végétalien OM Plante au centre-ville, se cache le genre d’histoire qui ne s’invente pas. Celle de la propriétaire Renata Collier et de sa famille, qui ont choisi de quitter le Brésil en quête d’une vie meilleure quelque part au Canada… Et c’est à Magog qu’ils ont finalement trouvé leur havre de paix.
Comme le raconte la femme d’affaires, les astres semblaient alignés pour que leur chemin les mène jusqu’à la rue Principale Ouest, eux qui vivaient il y a à peine trois ans près de la mer brésilienne. Même s’ils étaient bien dans leur pays d’origine, Mme Collier explique qu’ils rêvaient d’une vie plus tranquille et sécuritaire pour leurs enfants, âgés maintenant de 4 et 6 ans. «Au Brésil, c’est magnifique, mais on vit toujours avec un sentiment de peur à l’intérieur de nous. Ma mère était déjà venue au Canada et elle me parlait beaucoup à quel point c’était un beau pays, avec une belle qualité de vie, des opportunités de carrière et des programmes sociaux. Alors, on a choisi de faire le grand saut et c’est à Montréal que nous sommes débarqués en 2019», raconte Renata Collier.
Quand les plages de Magog respirent le Brésil
Dans la métropole, la femme a commencé à partager ses connaissances de la cuisine végétalienne en offrant ses services comme chef à domicile et en organisant des ateliers culinaires. Toutefois, comme bien des gens, la pandémie est venue chambouler ses plans. «La COVID nous a obligés à arrêter et réfléchir sur notre vie. Ça m’a fait réaliser que je voulais vraiment vivre plus proche de la nature et de l’eau, loin des grandes villes et du stress. On a visité quelques endroits en Estrie et je suis littéralement tombée en amour avec Magog. Ce n’est pas les mêmes plages qu’au Brésil, mais juste de savoir qu’il y en a, ça me fait du bien et je me sens comme à la maison!»
Un signe sur la Principale
Au printemps 2021, elle se baladait tout bonnement au centre-ville lorsqu’elle a aperçu une pancarte à louer devant le restaurant «Plaisir Gourmand». Un moment de pur hasard, selon elle, qui s’est avéré le début d’une grande aventure, celle d’ouvrir son propre restaurant. «Quand j’ai quitté le Brésil, je m’étais toujours dit que la seule chose que je ne voulais pas faire était d’avoir mon resto, car je trouvais que c’était beaucoup de travail. Je pense aussi que je manquais de confiance en moi, mais cette journée, ce fut comme un signe que je devais écouter. On a acheté le fonds de commerce et j’avais trois mois pour tout apprendre, car je ne savais rien sur la gestion, les coûts, les taxes, etc. Et je ne connaissais personne ici pour m’aider», raconte-t-elle en précisant pouvoir compter sur un bras droit indispensable en son conjoint.
Si elle a cru que c’était la bonne décision, c’est parce que Mme Collier se spécialise dans une cuisine qui la distingue des autres adresses. En plus d’offrir un menu 100% végétalien et sans gluten, elle apporte une touche brésilienne à travers ses recettes. «Mon plat signature, ce sont les crêpes de tapioca. Au Québec, le tapioca est un pudding, mais au Brésil, c’est quelque chose qui s’achète dans la rue et qui se mange avec les mains, comme un sandwich. Beaucoup de gens viennent ici pour y goûter, car ça ne se trouve pas ailleurs au Québec à ma connaissance.»
«Ma mission est d’offrir quelque chose de spécial et d’unique, tant pour l’ambiance que dans mes assiettes. Je fabrique mon propre fromage, et tous mes laits sont faits maison. C’est beaucoup de travail, mais c’est ce qui rend mon restaurant spécial. Pour moi, la paix intérieure est l’un des secrets du bonheur et une saine alimentation est l’un des meilleurs moyens d’y accéder.»
Oser croire en soi
Estimant avoir encore beaucoup à apprendre, la femme d’affaires se dit tout de même la preuve vivante que rien n’est impossible dans la vie. «Si une personne comme moi, sans expérience en affaires, a été capable de réaliser son rêve en pleine pandémie et dans un pays complètement nouveau, alors n’importe qui peut le faire. Il faut juste avoir le courage, la force et oser croire en soi en prenant des risques», soutient-elle.
En avril dernier, OM Plante a remporté les grands honneurs de l’édition locale du 24e Défi OSEntreprendre.