Projet domiciliaire: un déboisement hâtif cause des irritants à Orford

TRAVAUX. Un projet de développement résidentiel amène actuellement des questionnements au Canton d’Orford, d’autant plus que le déboisement nécessaire à sa réalisation a été commencé avant que les autorisations municipales aient été accordées.

Le maire du Canton d’Orford, Jean-Pierre Adam, explique que le projet consisterait en l’ouverture d’une rue de 950 mètres perpendiculaire au chemin Alfred-Desrochers, où seraient construites une quinzaine de maisons. Cette rue se terminerait par un rond-point. «Le promoteur souhaite éventuellement que la Municipalité reprenne le chemin, alors si ce dernier est fait, il doit être fait selon les normes municipales», laisse entendre M. Adam, qui ajoute que le conseil travaille sur ce dossier depuis février 2015.

Le promoteur a cependant procédé à un déboisement prématuré, bien que si l’autorisation de construire la voie était donnée, un déboisement de cette envergure aurait été fait. «Dans les circonstances, on est en train de terminer le processus d’émission d’un avis d’infraction. Si le règlement concernant l’abattage d’arbres est appliqué, un montant par arbre sera demandé. Par contre, comme c’est une forêt privée, il y avait des droits de prélèvements, c’est pourquoi le dossier est complexe», de poursuivre le premier magistrat.

Un groupe de citoyens du secteur s’est d’ailleurs mobilisé pour remettre une pétition d’environ 330 signatures à la séance du conseil municipal de lundi soir, à laquelle une soixantaine de personnes ont assisté, réclamant l’arrêt complet des travaux. «Ça va vite, et on n’a pas l’impression d’avoir un mot à dire. On n’est pas contre le développement, mais on pourrait avoir de la vision. Ça semble urgent, sans qu’on comprenne trop pourquoi», de dire l’une des instigatrices, Anne Sarrasin.

Un autre des représentants du groupe de citoyens Protégeons Orford, Pierre Boutet, dit espérer davantage de transparence de la part des élus. «Nous nous attendons à ce que vous appliquiez et fassiez respecter les règlements, mais nous voulons aussi être consultés de façon transparente sur les développements futurs», lance-t-il, questionnant entre autres les moyens de communication utilisés par la Municipalité.

Jean-Pierre Adam mentionne comprendre les inquiétudes des citoyens, mais rappelle que le Canton d’Orford est sous moratoire de développement depuis cinq ans. «Il y a toujours des gens qui préféreraient que dans leur coin, il n’y ait pas nécessairement plus de développement, mais dans les faits, on ne peut pas dire qu’Orford est en développement énorme présentement. On a aussi à jongler avec le fait que ces terrains appartiennent à des individus qui ont normalement le droit de faire des projets selon les règles de la Municipalité, et d’un autre côté, tout ça a un impact sur la fiscalité municipale», fait-il valoir.