Projet Divertigo Magog-Orford: le conseiller Pierre Côté critique l’attitude des opposants
Habituellement discret, le conseiller Pierre Côté a été incapable de contenir sa frustration dans la foulée de la décision de la Ville de retarder l’implantation du parc Divertigo à la plage des Cantons.
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Pierre Côté a rarement paru aussi bouillant depuis qu’il siège au conseil municipal, soit en 2012. Lors du tour de table réservé aux élus, lundi soir, il en a eu long à dire aux opposants qui étaient de nouveau nombreux à s’être rassemblés pour cette rencontre publique.
Le représentant du district Centre a dit ne plus se sentir chez lui, en affirmant que la plage des Cantons a toujours été un lieu d’activités pour les Magogois. Il a rappelé que la plage a longtemps servi de terrain de balle et que des matchs se jouaient en semaine et les week-ends. Certains apporteraient même leur tente pour dormir sur place, se souvient-il. «Vous êtes venus vous établir à côté d’un parc récréotouristique. C’est peut-être normal qu’il y ait un peu de bruit. Moi j’ai acheté une maison à côté de l’école Saint-Jean-Bosco. Quand les jeunes sont apparus dans la cour d’école, j’ai pas dit que cé ça», a lancé Pierre Côté.
Les impacts environnementaux du projet Divertigo, soulevés à répétition par certains citoyens, ont aussi dérangé le représentant municipal. Ce dernier a qualifié de «ravages écologiques» l’implantation du Club Azur «dans le poumon du lac Memphrémagog» qu’est le marais de la rivière aux Cerises. «Il y a environ 150 pieux d’une quarantaine de pieds de profond qui sont enterrés pour stabiliser vos bâtisses et là, il faudrait arrêter toutes les activités. Il n’y a rien à faire à Magog pour nos ados», constate-t-il.
Si certaines personnes ont remis en doute le modèle d’affaires du promoteur de Divertigo, Marco Patry, en disant que les tarifs seraient trop élevés pour les familles, Pierre Côté a répliqué en disant «que les gens de Magog ne sont pas si pauvres que ça». Il a terminé sur une note plus positive en souhaitant que toutes les parties puissent trouver un chemin d’entente.
Les autres élus ont dit…
«C’est une bonne chose d’attendre la consultation sur les parcs et espaces verts avant de se prononcer. Ce qui ne veut pas dire que la plage des Cantons n’est pas le bon endroit.» – Jacques Laurendeau
«Un projet dans une communauté, c’est supposé être rassembleur. Aujourd’hui, on fait face à un projet qui divise une population. Un moment donné, comme conseil municipal, c’est sain de prendre du recul et de s’assurer, avec les consultations, de faire vision commune.» – Nathalie Bélanger
«Je trouve très important que les citoyens aient la possibilité de s’exprimer dans le cadre d’une consultation officielle. La démocratie n’est pas quelque chose qui s’exprime seulement lors des élections. C’est pourquoi je trouve essentielle l’expression citoyenne comme celle que nous avons entendue.» – Diane Pelletier
«Je considère que le conseil doit écouter les citoyens et c’est ce que nous faisons en abrogeant la résolution. Je trouve que c’est un super de beau projet, mais après avoir pris connaissance des différents commentaires, je suis d’avis qu’il pourrait être tout à fait viable sur un autre site.» – Nathalie Pelletier
«Le projet Divertigo a atteint des proportions démesurées et pas normales. Avec les 50 courriels que j’ai reçus en une semaine et demie, je n’accepterai jamais de me sentir forcé à prendre une décision.» – Yvon Lamontagne
«On va attendre la consultation des citoyens avant de se positionner. Tous les gens disent que c’est un beau projet, mais ce n’est pas l’emplacement où il faudrait le mettre.» – Denise Poulin-Marcotte
«Je trouve disgracieux que les gens viennent nous insulter et nous crier des choses qui n’ont pas d’allure. Pour le projet, je suis prêt à prendre le temps d’avoir une bonne réflexion et voir d’autres emplacements. Je crois même que Divertigo, pour le rentabiliser, devrait être plus gros.» – Jean-Guy Gingras
«Je suis content que les gens se soient manifestés, car on n’en serait pas là. Contrairement à d’autres, je suis influencé par des mouvements de population, d’un bord comme de l’autre. Ça nous donne le bon pouls. Il faut être à l’écoute. On va, ensemble, faire quelque chose de structurant afin d’être accueillants pour les gens de Magog et ceux qui nous visitent.» – Robert Ranger