Plus de 2300 signatures en faveur du «biergarten» Lovering au centre-ville de Magog

MOBILISATION. Le rejet par les élus du «biergarten» Lovering au centre-ville de Magog n’a pas fait que des heureux. Une pétition lancée en ligne dans les heures suivant cette décision, prise le 19 mars dernier, a recueilli au-delà de 2300 signatures en appui à ce projet.

Cette démarche a été lancée sur la plateforme Internet change.org, par le Magogois Lucas Bergeron-Pauzé. Ce dernier déplore notamment que le projet ait été bloqué par une minorité d’opposants et que le reste de la population n’ait pas été consultée.

«Il est bien dommage qu’un projet comme celui du «beer garden», qui semblait être un projet novateur, ait pu amener une clientèle différente en ville ainsi qu’offrir un endroit familial. Pourrions-nous pour une fois ne pas faire fuir les promoteurs qui veulent investir dans notre belle ville?», peut-on lire sur la page de la pétition.

Dans l’espoir que cette décision puisse être renversée, M. Bergeron-Pauzé invite même tous les signataires à écrire personnellement à leur conseiller municipal pour manifester leur mécontentement. Il espère aussi que ce mouvement se traduira par une mobilisation concrète lors de la prochaine séance du conseil municipal, prévue le 3 avril prochain.

Une première victoire

Pour le moment, il est encore trop tôt pour savoir si cette mobilisation sera suffisante pour renverser la décision. Toutefois, les parties prenantes de la pétition peuvent déjà se féliciter d’avoir remis ce dossier à l’ordre du jour des élus. «La tournure des événements fait en sorte que le conseil n’aura pas le choix d’en reparler lors de la prochaine assemblée, confirme la mairesse Vicki-May Hamm. En 12 ans au conseil, c’est la première fois que je vois une mobilisation positive qui ne vise pas à bloquer un projet. Je trouve ça très intéressant comme exercice démocratique.»

La première magistrate avoue ne pas être totalement surprise par ce rebondissement. Puisque depuis le début, selon elle, la majorité des citoyens qu’elle consulte sont en faveur que ce projet voit le jour sur le terrain vacant, au coin des rues Principale Ouest et Merry Nord. «Je sens une espèce «d’écoeurantite» chez beaucoup de gens de voir des projets, comme celui du Lovering et Divertigo, être rejetés de la sorte, comme bien d’autres qui sont passés sous silence. Et ce ne sont pas seulement des jeunes, mais aussi des personnes âgées qui sont malheureusement prises pour cible. Il faut arrêter de penser qu’il s’agit d’un débat de génération, car ce n’est pas du tout le cas», insiste-t-elle.

Un conseil déjà divisé?

Le sort du «biergarten» s’est joué à l’issu d’un vote serré entre les conseillers municipaux. Nathalie Pelletier, Diane Pelletier, Yvon Lamontagne et Jacques Laurendeau ont voté contre la tenue d’un registre, tandis que Jean-François Rompré, Nathalie Bélanger et Samuel Côté se sont rangés dans le camp du «oui». La tension était même palpable dans la salle lorsque les élus ont fait connaître leur position.

La mairesse reconnaît que ce dossier a été très émotif, tant chez les élus que dans la communauté, mais elle demeure confiante que l’harmonie reviendra à l’hôtel de ville. «Je ne crois pas que ce dossier ait créé un fossé entre deux clics au conseil, mais c’est fragile. C’est à moi de rallier le groupe en m’assurant que les décisions prises le sont dans l’intérêt de la majorité. Je vais tout faire pour ne pas revivre ce qui s’est déjà produit par le passé. Actuellement, on assiste plutôt à un débat d’idées avec de nouveaux conseillers, qui veulent que ça bouge plus vite et qui sont confrontés à la lenteur de l’appareil municipal», conclut Mme Hamm.