Plan d’action rapide contre la moule zébrée

ENVIRONNEMENT. Dès le lendemain de l’alarme sonnée par Memphrémagog Conservation inc (MCI) contre l’invasion de la moule zébrée, le 23 juillet dernier, la MRC de Memphrémagog s’est activée pour proposer un plan d’action d’ici la fin de l’été. Par Maryse Mathieu Le 24 juillet, Alexandra Roy, coordonnatrice de projets à la MRC, était déjà sur le lac Memphrémagog pour constater la prolifération des moules. «La menace est tangible; il ne faut pas prendre ça à la légère», lance-t-elle, tout en nuançant sur le fait qu’il n’y a pas d’impact sur la qualité de l’eau, mais plutôt sur l’écosystème. La biologiste du MCI, Isabelle Picard, a toutefois réussi à sensibiliser la MRC sur la modification irréversible des habitats aquatiques causée par le mollusque, touchant les poissons et la faune, favorisant entre autres le développement d’algues nuisibles, en plus de provoquer l’extinction d’espèces indigènes. C’est ainsi que le lendemain, le 25 juillet, elle était de la première rencontre sur le sujet, réunissant notamment des responsables de l’environnement à la MRC, à la Ville de Magog et au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec. Protéger les conduites d’eau potable L’une des préoccupations des intervenants est de protéger les conduites d’eau potable installées dans le lac pour les Villes de Magog et Sherbrooke. Car les moules peuvent s’y fixer par centaines et causer des bris aux infrastructures, ce qui pourrait engendrer des coûts très élevés. «Nous allons aussi redoubler d’efforts pour empêcher qu’elle se propage à d’autres lacs de la région. Comme il s’agit d’un important problème qui s’étend bien au-delà de la ville de Magog, nous devons travailler en collaboration et en concertation avec les autres municipalités et les experts régionaux et provinciaux en la matière», signale Josiane K. Pouliot, coordonnatrice de la Division de l’environnement à la Ville de Magog. Afin de déterminer le type d’interventions à privilégier, des analyses seront effectuées cet été pour évaluer si le lac est propice à une propagation rapide ou lente des moules. Par exemple, le taux de calcium ou le pH de l’eau influencent la survie des larves. Laver et encore laver les embarcations La lutte ne se limite pas aux moules zébrées mais aussi aux autres espèces exotiques envahissantes qui pourraient s’installer au lac ou ailleurs, convient le comité ad hoc. Il est convenu d’intensifier et de mieux encadrer le lavage des embarcations, mais la Ville de Magog soutient de son côté ne pas avoir les infrastructures pour le nettoyage à la sortie de l’eau. «On n’a pas l’argent ni les ressources humaines pour ce service actuellement», affirme Céline Ruel, conseillère en communication à la Municipalité. Comme plusieurs, elle est d’avis que les stations de lavage ne sont pas parfaites, mais qu’elles contribuent à limiter la propagation. «Peu de lacs le font. Nous, on le fait depuis 22 ans au lac Memphrémagog et au Massawippi», rappelle Jacques Demers, préfet de la MRC. Celui-ci dit nourrir beaucoup d’espoir sur l’octroi de 8 M $ pour lutter contre les plantes exotiques envahissantes, annoncé le 18 juillet dernier par Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.