Pierre Reid ne veut pas être une «belle-mère»

ÉLECTIONS. Pierre Reid est toujours indécis à savoir s’il sollicitera un sixième mandat dans le comté d’Orford en 2018. Toutefois, advenant un départ de la vie politique, le député assure qu’il coupera les ponts définitivement.

C’est d’ailleurs pourquoi le politicien se donne encore du temps de réflexion avant d’arrêter sa décision. Il entend annoncer ses couleurs quelques mois avant le tenue du prochain scrutin provincial, vers le mois de février ou mars prochain. «Si je pars, je ne le ferai pas à moitié. Quand j’ai laissé mes fonctions de recteur à l’Université de Sherbrooke, je ne suis pas revenu dans l’actualité pour commenter les décisions qui étaient prises. Ce sera la même chose dans le comté. Je ne veux pas être une belle-mère», soutient-il.

En politique québécoise, le nom de belle-mère est attribué à un ancien membre du gouvernement qui se mêle du travail de ses successeurs et qui intervient dans le débat politique.

Élu pour la première fois en 2003, Pierre Reid est en voie de terminer sa quinzième année à titre de député. Pour lui, cette longévité représente davantage un sentiment d’accomplissement plutôt qu’un signe que le temps est venu de passer le flambeau. «J’ai l’âge de la retraite depuis déjà quelques années et ça ne m’empêche pas de faire un travail qui me passionne encore autant, ajoute-t-il. À chaque élection, des gens spéculent sur mon départ et pourtant, je suis encore là. Ça me fait penser à un remaniement ministériel. Avant l’annonce, on entend de tout et de n’importe quoi. Je comprends les gens de spéculer sur mon avenir, mais à ce stade-ci, je pense que c’est encore un peu tôt.»

Au-delà du métier, le porte-étendard du Parti libéral soutient que plusieurs enjeux entrent en ligne de compte dans sa réflexion. Le plus important concerne sa famille. «Je pense notamment à mon fils qui est rendu au secondaire. Quand on est député, il faut accepter d’être absent de la maison trois jours par semaine, pendant plusieurs semaines. C’est une implication majeure dans une vie», rappelle-t-il.

Qu’il demeure ou non aux commandes, Pierre Reid soutient que le prochain mandat dans Orford sera rempli de défis. Il pense notamment au développement du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), qui s’annonce prometteur pour la région. «À mon premier mandat, le secteur manufacturier avait pris une méchante débarque. Aujourd’hui, si Magog et Sherbrooke jouent bien leurs cartes, on va avoir un boom économique avec les TIC dans les années à venir. Il y a aussi tout ce qui s’en vient avec le ski à Orford et Owl’s Head qui sera fort intéressant», conclut-il.