Perte d’heures de services à l’urgence de Magog?
HÔPITAL. L’urgence du Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog (CSSSM) pourrait subir des contrecoups des fusions d’établissements engendrés par le projet de loi 10. C’est ce que craint le syndicat du personnel infirmier technique et professionnel.
Dans le contexte de méga compressions de 2 milliards $ prévues par le projet de loi 10, Mélissa Gaouette, présidente du Syndicat du personnel infirmier technique et professionnel-CSN au CSSSM, pense que la proximité du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) pourrait affecter certains services à Magog, dont l’urgence.
«Le CHUS n’est pas très loin. Pour nous, ce serait étonnant qu’on garde les mêmes services à Magog. Surtout administré par un centre où le bassin de population est concentré à Sherbrooke», s’inquiète-t-elle, ajoutant que l’urgence de Windsor pourrait aussi écoper et que Coaticook a des craintes similaires.
Dans sa réflexion, elle croit que l’accès à des services de proximité sera modifié pour répartir la clientèle du futur établissement centralisé qui sera formé de la fusion des sept CSSS de l’Estrie. Elle cite en exemple les services d’hémodialyse à Magog, tout comme le soutien communautaire, dont l’accueil psycho-sociale, qui pourraient être affectés.
«Est-ce que ces services-là seront maintenus? Est-ce que de la clientèle de Sherbrooke sera transférée ici et ça va occasionner une attente encore plus grande pour la population de Magog? Car il n’y aura plus de divisions entre les régions, signale-t-elle. C’est sûr qu’il y aura un impact!».
Elle rappelle qu’il ne restera plus qu’un seul représentant des usagers pour l’ensemble du territoire estrien. «C’est sûr que la préoccupation de la population de Magog sera moins entendue», prévoit-elle, dénonçant que le futur conseil d’administration de la méga centrale de santé soit nommé par le ministre Gaétan Barrette.
Dans les couloirs, les employés ne cachent pas leurs inquiétudes. Selon Mme Gaouette, certains se demandent s’ils devront désormais être disponibles pour travailler dans plusieurs établissements. D’autres laissent entrevoir qu’avec la fusion de 13 directions, des coupures de postes de personnel de bureau sont évidentes. «Malheureusement, on n’a pas de réponse», lance-t-elle, appréhendant le pouvoir que s’octroie le ministre de la Santé.
«Le ministre a établi une structure où il nomme lui-même les gens qui doivent suivre ses directions. Ce ne sera plus Magog qui va prendre des décisions. On va suivre les directions du ministre de la Santé, déplore la représentante CSN. C’est inquiétant! Nous, on connaît la réalité de Magog, on travaille là. Les gestionnaires connaissent aussi la réalité, mais ce ne sera plus nécessairement eux qui vont prendre les décisions pour la population de Magog».
Elle ajoute que le contexte laisse aussi planer des craintes de privatisation de services comme l’entretien ménager, l’entrepôt ou l’informatique.