Pêche illégale sur le Memphré: une 4e opération d’envergure depuis 1999

ENQUÊTE. L’opération d’envergure du 14 mars dernier visant réseau de braconnage (voir autre texte) était la quatrième de cette ampleur à survenir sur le lac Memphrémagog depuis 1999.

Comme l’explique Pierre Fortin, directeur pour les secteurs Estrie-Montréal-Montérégie du ministère de la Faune, ces coups de filet visaient les mêmes problématiques, c’est-à-dire la surpêche à des fins commerciales. Une pratique qui peut avoir des conséquences majeures sur l’environnement et la faune selon le commandant Fortin.

«Lorsqu’un lac subit de grosses pressions de pêche, la population de poisson à tendance à baisser. À certains endroits, comme au lac Saint-Pierre, on a même été obligé d’interdire la pêche à la perchaude. Si on veut que les pêcheurs sportifs puissent continuer de pratiquer leur sport favori, il faut freiner la surexploitation», explique Pierre Fortin.

Cependant, ce travail nécessite énormément de temps et d’énergie pour recueillir les éléments de preuve. Par exemple, l’opération du 14 mars dernier résultait d’une enquête ayant duré plus de deux ans. De l’écoute électronique et de la surveillance vidéo ont été effectuées, de même que de la filature.

Pourtant, parmi les gens qui ont été arrêtés, certains possédaient des antécédents pour des délits similaires. C’est donc à se demander si les amendes sont assez sévères. «Il faudra voir ce que le juge décidera, mais je sais qu’il est possible de demander, en plus des amendes et des biens saisis, une interdiction de pêche complète, soutient le commandant Fortin. Cette sentence permet de mettre un frein à ces personnes qui récidivent.»

Ce dernier rappelle que la perchaude est très recherchée sur le marché noir en raison de la qualité de sa viande, qui se compare à celle du doré. «S’il n’y avait pas d’argent à faire, il n’y aurait pas de pêche illégale. Il faut donc arrêter les gens qui se trouvent des deux côtés du marché, soit les vendeurs et les acheteurs. C’est la seule façon de régulariser la situation», conclut-il.